L’hystérie des soldes ou le retournement des mots
Le retournement des mots ou la perversion des mentalités… il est un mot, qui, à chaque changement de saison, crée dans le temple de la consommation une excitation jubilatoire, c’est le mot « solde »….
« Le mot «solde» renvoie à la racine indo-européenne «Sol» ou «Sal», et implique la notion de Totalité, ce qui est entier, massif, solide, ce qui unit (solidaire), ce qui est «solennel» ; en bref, ce qui est Réel, Un, par rapport à ce qui est illusoire, fragmentaire et divisé ; cette racine donna le sou initialement un «sol», une monnaie d’or massif (en ce qui concerne la monnaie, la richesse, et son symbolisme, nous renvoyons le lecteur à notre article «Aperçus traditionnels sur la richesse»), cette racine se retrouve dans le «soleil», qui est Un et symbolise l’Esprit, symbole de la Réalité, source de Lumière et de Vie au sens spirituel. Ajoutons que, lorsque les Sages et Saints, au vocabulaire précis et ciselé, emploient certains mots, il faut toujours revenir au sens premier faute de perdre la dimension initiale, donc Intellectuelle, de leur propos, perte due à l’altération profonde qu’a subi notre langage surtout depuis la fin de la médiévalité. Ainsi, lorsque Maître Eckhart (mais aussi Plutarque) parle de «Consolation», il faut entendre le sens premier : consoler-rendre entier, unir…et la première consolation est une parole…
Les faux-temples de la consommation résonnent alors de tous les cris de jouissance du corps et de ce qui lui appartient, les sens sont ravis. Il convient de noter à cet égard la contradiction profonde, mais la modernité n’en est pas à une contradiction près, par laquelle l’homme est attiré; que de «slogans» faisant référence à la mort : «On liquide», «Tout doit disparaître», «On casse», «Soldes massacrantes», «On sacrifie (sic!)», «C’est mortel ».
Le lecteur en conviendra aisément, pour une société qui évacue par tous les moyens la mort, l’Au-Delà, en s’évertuant à vouloir prolonger le plus longtemps possible sa vie corporelle et matérielle, s’y référer ici est plus que paradoxal. Ce rejet, voire cette aversion profonde, de la mort par nos contemporains, ne signifie, ni plus ni moins, que l’oubli de la nature profonde de l’homme, son Essence (Pure Existence), l’âme qui se détourne de l’Esprit n’a d’autre choix que de se tourner vers le corps, toujours «mieux» et toujours plus. Et elle ne veut croire que la mort arrivera, que son corps disparaîtra ; elle ne veut déjà pas que celui-ci vieillisse, faisant tout alors pour empêcher cette déchéance, dernière étape avant la mort, le «grand saut» dont elle a la hantise car il n’y a pas d’«Autre Rive» selon elle. Que sa vie prenne fin ? Surtout pas !
Et «Toute âme goûtera la mort» dit le Coran, c’est à dire toute âme concupiscente, l’ego, le «moi», l’âme mortelle. C’est le sens de la mort qui doit fixer celui de la vie, et ceci n’est point morbide, bien au contraire, ceci est la Vie…»
L’article au complet :
http://vincitomniaveritas.unblog.fr/2013/02/15/mortelle-manie-moderne-2/

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