La relation « cyclique » entre Adam et Muhammad ou le temps circulaire
La relation « cyclique » entre Adam et Muhammad a été expliqué par Ibn Arabi par la « science des lettres » (‘ilm al-hurûf), en établissant un rapport entre la forme corporelle de l’être humain et les lettres qui composent le nom de Adam et de Muhammad, Adam (as) premier Prophète et Muhammad (saws) qui récapitule le cycle des révélations et scelle la prophétie universelle.
« Le mîm [m] est le Pôle (qutb), l’axe du Monde, car il est intégralité ; aussi, de même qu’il vient en dernier dans le nom d’Adam, qui est le premier dans la génération de l’humanité, de même il vient en premier dans le nom de Muhammad, qui est le dernier et représente l’intégralité des Envoyés divins. Considérez comment le dâl [d] a précédé le mîm dans Adam et est venu en dernier dans Muhammad et comment le mîm a été répété, car Muhammad n’a pas été le dernier dans la génération de l’humanité, mais le dernier des Envoyés divins » (1)
La lettre « m » [mîm] étant « une désignation de Muhammad, le terme final de l’existence avec lequel le cycle existentiel se trouve accompli et relié à son commencement. C’est pourquoi il mit le sceau et déclara : « en Vérité, le Temps (az-Zamân) est retourné par un mouvement circulaire à l’aspect qu’il a eu au Jour où Allâh créa les Cieux et la Terre » (2)
« L’Univers étant de forme sphérique, l’homme, à son terme, affectionne son commencement ; nous sommes sortis du néant à l’existence grâce à Allah sobhanahou wa taala et c’est à Lui que nous retournons. [...]
Ne vois tu pas que, lorsque tu traces un cercle, tu finis par rejoindre le point de départ, sans aucune autre façon d’obtenir un cercle ; si on était parti de Lui en ligne droite, on ne serait pas retourné à Lui, et Sa Parole : « Et c’est à Lui que vous retournerez. » (Cor, la Génisse, 245) ne serait pas vraie alors qu’Il est Le Véridique ; tout commandement (Amr) et tout existant suit une trajectoire circulaire et retourne à son point de départ. » (3)
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(1) Cf. Ibn Arabi : La Profession de Foi, Introduction, traduction et commentaire par Roger Deladrière, Sindbad,Paris, 1978, p. 138.)
(2) Abdu-r-Razzâq Al-Qâshânî - Selon la parole d’Ad-Dahhâk : « L’alif vient du nom Allah (dont il est la première lettre), le Lâm vient de Jibrâ(îl (dont il est la dernière lettre) et le Mîm de celui de Muhammad (dont il est l’initiale et aussi la redoublée intérieure) » Voir Les initiales des sourates coraniques
(3) Ibn Arabi
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