Le sionisme dans l’Economie Sacrée
On pourrait croire que parler d’une tragédie actuelle ne s’inscrit pas dans la ligne directrice de ce blog axé principalement sur la spiritualité ; à première vue, le lien n’est pas perceptible et pourtant…
Rien en ce monde n’échappe à l’emprise du Principe d’où il tire son origine et sa raison d’être. Les événements ne sont rien et ne signifient rien par eux-mêmes ; c’est l’esprit qui les détermine et leur donne sens. Tout ce qui se déroule est le reflet d’une réalité plus profonde toujours liée à l’Ordre sacré, soit en conformité avec lui, soit en oeuvrant illusoirement à son encontre.
Ce qui se passe en Palestine est au sens propre dramatique ; s’il y a viol d’une terre, c’est d’une profanation qu’il s’agit, une profanation de ce qui a de plus sacré entraînant avec elle de nombreux conflits dévastateurs. Dénoncer cette profanation c’est combattre pour la vérité, al-Haqq, c’est-à-dire pour Dieu en tant que Dispensateur de justice.
Rappelons qu’en Palestine, que ce soit sous le califat Omayyade, Abassyde ou Ottoman, juifs, chrétiens et musulmans cohabitèrent pacifiquement, et ce jusqu’à l’arrivée des sionistes.
Le sionisme ou la subversion du judaïsme
Le mouvement sioniste, fondé par Théodore Herzl (1860-1904) au Congrès de Bâle en 1897, ne trouve aucune justification dans les Ecritures Sacrées du Judaïsme. [1]
Des rabbins des plus éminents et une majorité de personnalités juives s’étaient alors élevés contre une telle hérésie, à l’exemple du rabbin Ytzhak Meyer Wise qui avait proclamé « Nous désapprouvons totalement toute initiative visant à la création d’un état juif. Des tentatives de ce genre mettent en évidence une conception erronée de la mission d’Israël…» [2]
En effet, pour leur salut, les juifs doivent rester une diaspora ; selon cette perspective juive orthodoxe, l’Etat d’Israël ne peut être qu’une contrefaçon parodique dont il faut dénoncer le caractère illégitime. C’est aujourd’hui la tâche que s’impose, par exemple, les Neturei Qarta, [3] qui déclarent par leur porte-voix, le rabbin David Weiss : «le sionisme ne fait qu’utiliser la Torah comme un outil. [...] afin d’attirer les juifs, ils leur mentent et les trompent, en présentant leurs décisions comme des directives de la Torah. Afin de parvenir à leur fin, les sionistes embauchent des rabbins pour appuyer leurs thèses [...] Avant la Première Guerre Mondiale, la majorité des juifs étaient contre la création d’Israel.» Il y a aussi d’autres juifs qui sur leur site « Yechouron » disent clairement : « le Judaïsme et le sionisme sont et resteront incompatibles » [4]
Théodore Herzl, a toujours dit qu’il n’obéissait pas à une « impulsion religieuse » [5] La terre sainte lui importait peu mais face un mur d’opposition de la part de ses coreligionnaires, il comprit vite qu’il fallait jouer sur la fibre sensible et faire miroiter le retour à la patrie perdue ( depuis l’Antiquité !) « la Palestine est notre inoubliable patrie historique… ce nom seul serait un cri de ralliement puissant pour notre peuple », plus encore « d’une irrésistible puissance » [6] tout en cherchant appui auprès de la puissance coloniale anglaise qui s’en fera une aubaine passant la région sous mandat avec le soutien indéfectible de son allié : les Etats-Unis ; après la deuxième guerre mondiale, il ne sera pas difficile à des lobbies puissants de conditionner les opinions publiques, de rallier la diaspora dans la peur de l’antisémitisme. Avec la complicité de l’impérialisme, le « foyer national juif en Palestine » deviendra « l’Etat juif de Palestine » puis « l’Etat juif d’Israël ». Pour se faire, cette entité ne reculera devant rien : spoliations, violations, exactions, assassinats, déportations et tout le cortège d’horreur et d’iniquités que nous connaissons malgré l’orientation mensongère et pro-israélienne des médias occidentaux qui tentent de nous cacher la vérité.
Voilà comme était la Palestine et voilà ce qu’il en reste….
« Le plus significatif et le plus inquiétant de ces signes est à nos yeux ce nom d’Israël que l’Etat sioniste s’est approprié sans nul droit ; il s’agit, en effet, d’une profanation manifeste.
L’appellation du « sionisme » contenait déjà une équivoque puisqu’elle faisait allusion à Sion, la montagne sainte de Jérusalem sur laquelle le Temple avait été bâti. Que dire alors du Saint Nom d’Israël donné par Dieu à Jacob à la suite d’un combat dont il sortit victorieux et dont la portée initiatique est unanimement reconnue ?
Israël est l’essence de la spiritualité proprement judaïque et le patriarche éponyme du peuple juif. Etymologiquement, ce Nom est lié à une idée de puissance et de victoire, car il signifie : « Que Dieu règne ! qu’Il se montre fort ! « . Et c’est ce Nom sacré qui va être porté par un Etat moderne, subversif dans sa constitution même puisqu’il prétend mettre fin par des moyens profanes à une sanction divine ! Il faut toute l’indifférence et l’inconscience du monde occidental pour ne pas réaliser l’énormité d’une telle usurpation. Imagine-t-on une » République d’Allah », un « Royaume du Christ-Roi » ou « du Voyage Nocturne » s’installant en Palestine ?
La création de cet Etat juif n’est « qu’un moyen en vue du rétablissement d’un judaïsme hégémonique, illégitime au regard du Droit sacré. Il s’agit de mettre en scène une parodie du messianisme impliquant la construction à Jérusalem d’un « troisième Temple » qui figure aujourd’hui déjà sur les plans de la Ville sainte, à l’emplacement de la Mosquée d’Omar. On ne peut rien comprendre à la folie apparente de la politique sioniste si l’on imagine qu’elle a pour ambition d’assurer la sécurité et le bien être du peuple juif : ceux-ci seront sacrifiés sans scrupule si la « résurrection » (c’est le terme antitraditionnel utilisé) d’un Israël contrefait l’exige. »
« l’édification d’un troisième Temple s’accompagnerait nécessairement d’une restauration de la grande prêtrise et de la possibilité de rétablir, en mode parodique, un nouveau « roi d’Israël ». Tel semble bien être le but ultime du sionisme, ce qui expliquerait sa nature équivoque, à la fois politique et religieuse. A l’inverse de M. Garaudy, nous pensons que l’État juif n’est pas un État nationaliste « utilisant le religieux » pour accomplir ses desseins, mais, à l’inverse, un État apparemment laïque utilisé par la contre-initiation pour l’accomplissement des siens : une contrefaçon de la théocratie judaïque et une restauration sacrilège de la souveraineté spirituelle et temporelle du peuple juif. Ce serait là l’ « abomination de la désolation dressée en un lieu saint, dont a parlé le prophète Daniel (*) telle qu’elle fut annoncée par le Christ à ses disciples*. » (*Cf. Matthieu, 24, 15.)
La préoccupation majeure d’un Etat illégitime, pour ne pas dire sa hantise, est naturellement d’être reconnu. Or, dans le cas présent cette reconnaissance ne porte pas seulement sur l’existence de cet Etat, mais aussi sur le droit à porter le nom qu’il s’est attribué. Reconnaître l’ « Etat d’Israël » implique que l’on valide la profanation dont il s’est rendu coupable, que l’on devienne son complice, et surtout qu’on le déclare, à tort, favorisé par une bénédiction divine et investi de la charge d’instaurer le règne de Dieu et d’assurer Sa puissance. Combattre un tel Etat, c’est le renforcer ; le reconnaître, c’est le renforcer davantage : tel est le dilemme infernal. Pour tout esprit traditionnel, la seule attitude légitime, fondée à la fois sur la vérité et le droit, est de refuser cette reconnaissance quel que soit le prix à payer pour ce déni. Le premier devoir d’un juif orthodoxe, d’un chrétien ou d’un musulman est de ne pas reconnaître l’Etat juif. Ceci dit, il va e soi que la duplicité et la faiblesse des hommes n’ont pas le pouvoir de modifier le Droit divin ou de le rendre caduc. En vertu de sa mission propre et grâce à sa position cyclique (de dernière révélation*), l’Islam est mieux à même que toute autre religion de veiller au respect de ce Droit et au maintien de l’orthodoxie traditionnelle. On peut tenir pour assuré qu’il n’acceptera jamais le fait accompli. »
Les conséquences politiques des illusions du monde moderne au sujet du sionisme sont d’une évidence incontournable. L’exigence sans cesse répétée d’ « assurer la sécurité de l’Etat juif » exprime une contradiction dans les termes. La paix dans la région est impossible tant que cet Etat y demeurera implanté. Toutes négociations avec ses dirigeants ne peuvent que tourner au désavantage de ceux qui les engagent, car le simple fait de les entreprendre offre déjà aux sionistes tout l’essentiel, c’est-à-dire la reconnaissance du moins implicite de leur Etat : pourquoi feraient-ils ensuite des concessions à des négociateurs qui, sans être à proprement parler des fantoches, ne peuvent en aucun cas être considérés comme des représentants de l’Islam ? » [7]
Le sionisme et l’anti-sémitisme
L’antisémitisme -dans le sens « anti-juif »- s’est perpétué en ceux qui ont permis et participé à la fondation de ce régime criminel nommé par des rabbins : « le cancer des juifs » ; en s’appropriant une terre pour fonder un état-nation, le peuple juif s’est spirituellement déraciné tel que l’avait pressenti Albert Einstein : « redevenir une nation, dans le sens politique du mot, équivaudrait à se détourner de la spiritualisation de notre communauté que nous devons au génie de nos prophètes » [8] Y a-t-il pire anti-sémitisme que celui-là ?
Il ressort de tout ceci que le sionisme est une idéologie anti-traditionnelle, incompatible avec quelque Tradition quelle qu’elle soit et en l’occurrence avec le judaïsme, le christianisme et l’Islam. C’est la profanation du saint Nom d’Israël, une parodie spirituelle, à des fins viles et matérialistes de domination du monde.
En résumé, ce qui se passe en Terre Sainte de Palestine est sacrilège ; le projet sionisme fait partie des événements gravissimes –antéchristiques- puisqu’il vise à soumettre et régir le monde, véritable parodie de l’Unité traditionnelle et de la Puissance divine (le diable qui « singe Dieu »).
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[1] Theodor Herzl est reconnu officiellement comme le fondateur du sionisme. En réalité, il a profité du contexte pour promouvoir et asseoir «l’ état juif » en Palestine (fin du XIX e siècle) . Car, bien des années avant…
« En 1825, un Israélite d’origine portugaise, Mordecaï Manuel Noah, ancien consul des États-Unis à Tunis, acheta une île appelée Grand Island, située dans la rivière Niagara, et lança une proclamation engageant tous ses coreligionnaires à venir s’établir dans cette île, à laquelle il donna le nom d’Ararat. Le 2 septembre de la même année, on célébra en grande pompe la fondation de la nouvelle cité ; or, et c’est là ce que nous voulions signaler, les Indiens avaient été invités à envoyer des représentants à cette cérémonie, en qualité de descendants des tribus perdues d’Israël, et ils devaient aussi trouver un refuge dans le nouvel Ararat. Ce projet n’eut aucune suite, et la ville ne fut jamais bâtie ; une vingtaine d’années plus tard, Noah écrivit un livre dans lequel il préconisait le rétablissement de la nation juive en Palestine, et, bien que son nom soit aujourd’hui assez oublié, on doit le regarder comme le véritable promoteur du Sionisme. »
(http://reveil-des-consciences.over-blog.com/article-le-veritable-promoteur-du-sionisme-120769801.html)
[2] Conférence centrale des Rabbins américains, Yearbook VII, 1897, p.XII.
[3] Les Neturei Qarta représentents quatre cents familles résidant à Jérusalem et un grand nombre vivant dans une diaspora qui est surtout importante en Grande Bretagne et aux Etats-Unis).
[4] http://www.comlive.net/Des-rabins-juifs-contre-l-etat-juif-et-le-sionisme,110457.htm
Il y a aussi les Yechouroun, judaïsme contre sionisme : http://www.bloggen.be/yechouroun/archief.php?ID=480109
[5] Dans ses « Mémoires » Ed. Victor Gollancz, 1958
[6] Herzl, l’Etat juif, p. 45 et p. 209
[7] Charles-André Gilis – « La profanation d’Israël selon le Droit sacré ». et ‘la papauté contre l’Islam »
Voir aussi : http://reseauinternational.net/2014/02/03/fin-des-preparatifs-pour-la-construction-du-troisieme-temple/
[8] The decadence of judaïsm in our time du Rabbin Moshé Menuhin, 1969, p.324
(*) Des récits remontant jusqu’aux Salaf (sahâba et tab’ine) affirment l’existence de Danyâl : il est mentionné par exemple un récit d’Abou Mousa Al-Ach’ari ou encore Omar.

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