Le groupe sauvé

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« Tous les gens sont morts, sauf ceux qui savent ; et ceux qui savent sont morts, sauf ceux qui oeuvrent; et ceux qui oeuvrent sont tous égarés, sauf ceux qui agissent avec l’intention droite ; et ceux qui agissent avec l’intuition droite sont tous en grave danger. » (Ibn al’Arif)

En réaction à la corruption et au laxisme ambiants, il était inéluctable qu’émergent de notre monde contemporain divers courants réformistes (*), certains s’assimilant au « groupe sauvé» évoqué dans ce hadith :
«... Ma communauté (Umma), se divisera en 73 factions, toutes iront en Enfer, sauf une ». On lui demanda : « Quelle est donc cette unique (faction sauvée), ô Envoyé de Dieu ?” Il répondit : “ la communauté (jamâ’a) des musulmans qui seront comme moi et vous.» (**)

et puisant dans un autre hadith un argument persuasif et péremptoire :
«Toute innovation est à rejeter »
justification fourre-tout leur permettant de traiter leurs opposants d’égarés, d’hypocrites ou de mécréants… La polémique fait rage ! Tous prétendent avoir raison au culte de leur savant, the best. 
Quel fardeau pénible à porter qu’une telle inimitié ! Quelle réjouissance pour le Malin !

Abou Dharr (das) rapporte qu’il a entendu dire le Messager de Dieu (salallahu’ alayhi wa salam ) :
« Celui qui traite un autre de mécréant ou d’ennemi de Dieu alors qu’il ne l’est pas, c’est contre lui que retourne sa propre accusation ». (ura)
« II n’y a pas un peuple qui s’égare sans qu’il leur soit donné d’être polémiste » ( At-Tirmidhi, Ibn Majâ)

(*) Deux tendances opposées s’alimentent mutuellement et procèdent en réalité du même esprit. Ali (das) compagnon Prophète (saws) ne disait-il pas ( déjà!) : « Ils utilisent l’outil de la religion pour les affaires de ce monde. Ou d’autres qui exploitent les bienfaits accordés par le seigneur à ses serviteurs… ou qui suivent ceux qui détiennent la vérité, mais sans aucune perspicacité ».
« Dois-je vous informer de qui sont ceux dont les œuvres sont les plus vaines ? Ce sont ceux dont les efforts les égarent dans la vie d’ici-bas, et qui s’imaginent pourtant faire le bien » (Coran XVIII, 103)

(**) Hadith complet : « L’Envoyé de Dieu a dit : Les fils d’Israël se sont divisés en 71 factions : toutes iront en Enfer sauf une. Celles issues de Jésus fils de Marie sont au nombre de 72, toutes iront en Enfer, sauf une. Ma communauté (Umma), elle, se divisera en 73 factions, toutes iront en Enfer, sauf une » On lui demanda : « Quelle est donc cette unique (faction sauvée), ô Envoyé de Dieu ?” Il répondit : “L’islam, la communauté (jamâ’a) des musulmans qui seront comme moi et comme vous “». (Abu Dawoud, At-Tirmidhi,Ibn Majâ et Ibn Hanbal)


Bid’ah
[innovation blâmable] et bonne coutume [sounna hassana’]

« Selon Aicha (das), le Messager de Dieu (saws) a dit : « celui qui apporte dans notre religion-ci une innovation qui lui est étrangère, on doit rejeter tout ce qu’il dit » (ura)

« Celui qui institue en Islam une bonne coutume [sounna hassana’] a sa récompense et celle de tous ceux qui agissent selon elle après lui, sans que cela diminue rien de leur propre salaire. De même que celui qui institue en Islam une mauvaise coutume en supporte le péché ainsi que celui de tous ceux qui agissent après lui selon cette coutume sans rien diminuer de leur propre péché » (rapporté par Muslim). »

Tout ce qui fait obstacle dans la bonne voie, en contradiction avec la Tradition, bouche l’accès à la bonne orientation est blâmable. A contrario pour la bonne coutume qui préserve l’esprit de l’Islam et facilite l’accès au meilleur.
Dès l’aube de l’Islam, les « nouveautés » ont vu le jour. Le Prophète (saws) a-t-il compilé ou dit de compiler le Coran ?  Non. Othman (das) l’a fait. Le Prophète (saws) a-t-il instauré les tarawih  [prières nocturnes au mois de Ramadan] en groupe ? Non. Omar (das) l’a fait et a dit : « Quelle bonne innovation » !
Nombreuses autres bonnes coutumes (invocations, actes… ainsi que le développement de la Science en classification : Al-fiqh (jurisprudence), ‘aqida (foi), hadith, taçawwuf (soufisme), nahw (syntaxe grammaticale), balagha (rhétorique), al-mantiq (logique) etc…), ont été instaurées au cours du siècle suivant le décès du Prophète (saws) par les Sahaba [les compagnons] et les Tabi’un [les suivants] par consensus- , lesquels avaient autorité et pouvoir de le faire en tant qu’héritiers du Prophète (saws), véritables savants doués d’esprit , abreuvés par le Coran inépuisable et la sunna. Ces « innovations » n’étaient pas étrangères à l’islam : y étant potentiellement contenues en tant qu’adaptations, elles concouraient à revivifier, à renforcer et à faciliter une bonne pratique de l’Islam selon les besoins d’une communauté de plus en plus nombreuse et diversifiée, processus qui a pu se poursuivre par de pieux savants.

Ceux qui aiment le Prophète (saws) aiment ses compagnons et ceux qui aiment ses compagnons aiment leurs successeurs ; ce qui s’applique aux compagnons, s’applique également à eux :

« Craignez Dieu en mes Compagnons, ne les prenez pas pour cible après moi. Celui qui les aime, c’est pour moi qu’il les aime, celui qui les déteste, c’est pour moi qu’il déteste. Celui qui leur fait du mal, c’est a moi qu’il en fait. Celui qui me fait du mal, c’est à Dieu qu’il le fait, et celui qui fait mal à Dieu , Celui-ci ne tardera pas à le saisir. » (Rapporté par Tirmidhi).


Le modèle prophétique

En vérité, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle, pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment.” (Coran XXXIII, 21)

Il n’y a de guidance que par l’imitation du modèle prophétique, dont la réalisation est dans la perfection de ses aspects tant extérieurs qu’intérieurs.
L’héritage Muhammadien -sunna intégrale- est conservé par ceux qui conjoignent en eux ces deux aspects et en réalisent l’équilibre ; ce sont eux, selon un hadith, « les héritiers des prophètes » [ Rapporté par Muslim ],
« ceux qui prêtent l’oreille à la parole et en suivent l’excellence (ishan), ceux-là sont les guidés de Dieu, ceux-là sont les dotés de moëlle » (CoranXXXIX, 18).

« ... Dieu a inscrit la foi dans leur cœur. Il les conforte d’un Esprit venu de Lui…. » (Coran LVIII, 22) .

La science n’étant «…rien d’autre qu’une lumière que Dieu place dans le cœur de quelqu’un. » (hadith rapporté par l’ Imâm Mâlek).
Et telle était la caractéristique des califes bien-guidés, les maîtres Abou Bakr, Omar, Othman, Ali (Que Dieu les agréés), leurs successeurs et leurs héritiers.

En effet, un véritable savant -un connaissant- est non seulement celui qui a assez de données, mais également assez de lumière pour éclairer ces données afin d’être capable de parler aux gens selon leur compréhension, de donner des avis adaptés en ayant soin d’en préserver toute l’ampleur et la profondeur, d’admonester en douceur. Qui tout en prêchant l’obéissance, l’éloignement des interdits et l’acquittement scrupuleux des obligations, ne charge par les gens d’un poids plus lourd qu’ils ne peuvent porter, en prenant soin de dire, à l’exemple du Prophète (saws) qui disait à tous ceux qui juraient de lui obéir : « selon vos moyens » !
Celui qui « Au jour du jugement dernier » peut « après les prophètes, intercéder auprès de Dieu pour les gens ». [Sunan Ibn Mâjah, Ascétisme, 37] (*)
Celui là va chercher la Sagesse divine à la Source en implorant humblement :
« Rabbi zidnî ‘ilman ! » [« Mon Dieu, augmente-moi en science »] (Coran XX, 114 )
seule science « utile » capable de délivrer l’âme de ses illusions mentales, de l’abreuver de paix, dans la piété et la conscience de l’Omniprésence divine.
« Il donne la sagesse à qui Il veut, et celui à qui la sagesse a été donnée aura reçu un grand bien » (Coran II, 269)

Le plus grand de ces savants étant bien entendu LE modèle c’est-à-dire le Prophète (saws) à qui Dieu a donné le Coran immense et dont la nature était le Coran… n’est-il donc pas légitime qu’on puisse appeler ce maître en Dieu (et non pas en dehors de Dieu), ce guide vers Dieu, « seyidina » Muhammad ? N’en est-il pas le plus digne ? Un enseignant n’est-il pas un maître selon ce qu’il sait ? (**)

(*) Le Cheikh Abû Yazîd al-Bistâmî a dit : « Si tu vois quelqu’un qui adhère (yu’minu) à la Voie initiatique, dis lui qu’il invoque Allâh pour toi car son invocation est acceptée ».
(**) « Il n’appartient pas à un mortel auquel Dieu donne l’Ecriture, l’Illumination (hukm) et la Prophétie, de dire ensuite aux Hommes : « soyez des serviteurs pour moi et non pour Dieu ! » Mais [ce mortel dira] : « soyez des maîtres selon ce que vous savez de l’Ecriture et selon ce que vous étudiez. » (Coran III, 79)

Le Fiqh (jurisprudence)

« Ô juristes, exercez vos talents de commentateurs de la Loi religieuse sur les rites qui procurent le salut éternel et non sur la façon canonique de monter sur une mule ou une jeune chamelle ! » (Rouqayya de Mossoul)

Le Fiqh, que l’on a coutume de traduire par “Droit musulman” signifie littéralement « réflexion, compréhension, intelligence, sagesse » et recouvre en fait “la science de la Loi” au sens large.
Progressivement, et au détriment de l’essentiel, cette vaste science a été réduite à des avis juridiques –fatwa- (qui ont cependant leur légitimité et leur utilité), eux-mêmes amoindris par le relent des controverses.

Remettant en cause 14 siècles de sainte érudition musulmane et dans l’infatuation d’un horizon mental, au-delà duquel tout est bi’dah, -histoire sinistre d’un bel arbre réduit à un tronc !- les prêcheurs nouvelle vague font de cette portion de savoir « la » science limitant l’Islam à une simple accumulation de données à prendre selon leur capacité de compréhension toute mentale et présentée-avec l’aplomb d’une ignorance déconcertante- : « selon la compréhension des pieux prédécesseurs » ou « comme l’ont compris les premiers musulmans » !
Si, selon un hadith, « les anges ne rentrent pas dans une maison où il y a une image », comment pourraient-ils rentrer dans un cœur obstrué par de telles illusions mentales ?
Après avoir appris quelques bribes de science ou même après avoir effectué quelques années d’études, penser être à leur niveau en s’imaginant comprendre comme ils ont compris est de la fatuité. La science et la compréhension des compagnons et de leurs successeurs (As-Salaf As-Salîh) –héritiers des prophètes- étaient abyssales ! Ils étaient « ceux qui possédaient les sciences de l’islam avec le plus de profondeur« . (Ibn Mas’oûd), des ascètes qui avaient pour souci principal la purification du coeur et vraiment « Il serait ridiculisé celui qui voudrait comparer les connaissances profondes (haqâ’iq al-ma’ârif) et les vérités cachées (bawâtin al-haqâ’iq) qu’ils possédaient à la sagesse des autres hommes si jamais on les mettait ensemble. Sachez donc cela et tenez-le pour vrai ! » (*)

Confondre et réduire leur faculté intellectuelle à une faculté mentale ordinaire est une grave confusion. C’est prendre la lune qui n’est qu’un reflet pour le soleil lui-même. Sans s’en douter, c’est nier l’inspiration divine et l’essence prophétique pour basculer dans l’idéologie –utopie de l’âme passionnelle dans l’adoration de son idée- qui endurcit les cœurs au lieu de les revivifier !
Aujourd’hui, il est facile d’abuser les gens en rabaissant le sens des versets coraniques à une compréhension strictement mentale. Voici un exemple caractéristique de ce nivellement par le bas :
« Vous ne devrez pas accepter d’information à moins que vous les ayez vérifiées par vous-mêmes. Je vous ai donné l’ouïe, la vue et le cerveau, et vous êtes responsable de les utiliser ».
traduction du verset coranique :
Wa lâ taqfu mâ laysa laka bihi ‘ilmun inna-s-sam’a wa-l-basara wa-l-fuâd* kullu ûlâika kâna ‘anhu mas’ûla)
(Le Voyage Nocturne, 17, 36) 

On peut constater que le mot « cerveau », dimâgh en langue arabe n’y figure pas (et d’ailleurs, ce mot n’appartient pas au langage coranique). Le mot arabe utilisé est « Fuâd » qui signifie le « tréfonds du coeur » au point de vue spirituel. Ne pas croire à ce qui dépasse l’ouïe, la vue et le cerveau revient à nier tout ce qui dépasse les sens et la raison caractéristique des gens stupides (**) selon toute doctrine traditionnelle. C’est bien le but poursuivi par les fossoyeurs de l’Islam.

Déjà au XIe siècle, Ghazzali qui conjoignait en lui l’aspect intérieur et l’aspect extérieur de l’Islam écrivait :
« Le fiqh est devenu une spécialité dans la connaissance des chapitres étranges des décisions juridiques (fatwa), un intérêt et de grands discours pour les détails des causes dont on apprend les articles s’y référant. On dit de celui qui s’en occupe le plus et qui approfondit ces discours qu’il est le plus savant (afqah).
Au premier siècle, on donnait le terme de fiqh à la science qui mène au paradis, à la connaissance des maux les plus subtils des âmes, à ce qui peut altérer les œuvres (pieuses), à ce qui peut renforcer la conviction qu’on peut avoir de la vanité du monde, du désir de connaître l’au-delà et de la crainte de Dieu dans les cœurs.[…]

Le Prophète (saws) a dit : « L’homme ne connaît tout le fiqh que lorsqu’il amène les gens à adorer Dieu et qu’il perçoit les multiples aspects du Coran » Et Abou Al Dardah rapporte que le Prophète a ajouté : « Jusqu’à ce qu’il se déteste lui-même encore plus »[…]
Nous ne disons pas que le terme de fiqh n’englobait pas les décisions juridiques qui concernaient la vie apparente mais c’était par implication ou par déduction. Toutefois, la science de l’au-delà avait plus d’importance.
La spécialisation du fiqh a provoqué une confusion qui a poussé les gens à s’y consacrer et à se détourner de la science de l’au-delà et des dispositions du cœur.
» (***)

(*) La profession de Foi de Ibn’Arabî
(**) Le Prophète (Sallallahu alayi wa salam ) a dit :
« À la fin des temps, paraîtront des gens, leurs dents seront belles [car ils seront jeunes] et leurs raisonnements stupides. Ils diront le bien comme le disent les gens vertueux, leur foi ne dépassera pas leurs gorges et ils quitteront la religion à la vitesse avec laquelle une flèche transperce une proie. »
(Al-Bukhârî. Chapitre des vertus (manâqib). D’après ‘Alî, hadith n°3415)
(***) p 57 Les piliers du musulman sincère chez Al-Bouraq) et «… la noblesse du fiqh n’est pas à mettre en doute. Toutefois, je blâme cette sorte de juristes qui, avides des biens de ce monde, étudient le fiqh par vanité, pour qu’on les remarque et que l’on parle d’eux, et qui se complaisent dans les arguties et les controverses stériles. Ce sont de telles gens qui s’attaquent aux hommes de l’Au-delà, à ceux qui craignent Dieu et reçoivent une science de chez Lui (min ladunHu). Ces juristes cherchent à réfuter une science qu’ils ne connaissent pas et dont ils ignorent les fondements. » ( Les Soufis d’Andalousie, éd. Actes Sud, 1995, p.95. (Trad. fr. : R. W. J. Austin – G. Leconte)

Croyance et foi

Croire rationnellement en Dieu est une chose, avoir la foi en est une autre…
« Les bédouins disent : « Nous croyons ». Dis : « Vous ne croyez pas. Dites plutôt : « Nous nous soumettons », tant que la foi n’a pas pénétré votre cœur. Cependant, si vous obéissez à Dieu et à Son Envoyé, Il ne vous frustrera pas de vos actions » (Coran XLIX, 14 )

«Cent degrés séparent la position du savant de celle du dévot. Entre chaque degré, il y a la distance que couvre un cheval au galop au cours de soixante-dix années. » [Propos du Prophète (saws) selon Abou Houreira - que Dieu l'agrée- rapporté par Tirmidhi et Abou Dawoud]

Certes, la moindre croyance n’est pas méprisable, et on ne peut reprocher à quiconque de se conformer uniquement à ce qu’il sait ; on ne peut que s’élever contre sa prétention de vouloir y faire entrer toute la vérité et de s’exprimer sur des choses en dehors de sa compétence, en bref, de se mêler de ce qui ne le regarde pas ; or selon un hadith :
« Fait partie du bel islam de quelqu’un le fait d’éviter pour lui de se mêler de ce qui ne le regarde pas »
car
«Dieu n’aime pas l’orgueilleux qui s’illusionne » (Coran LVII, 23-24)
Imaginerait-on un élève de l’école primaire polémiquer sur l’exposé d’un universitaire ?

Quant à avoir la foi du savant et être le réceptacle de la Lumière divine… Tel était le coeur des compagnons du Prophète (saws) et de leurs héritiers qui débordait de crainte révérentielle et d’amour pour Dieu et Son Envoyé (saws) . C’était des hommes atteint par la Grâce.
« C’est Lui qui fit descendre la Paix (as-sakinah) dans le cœur des croyants ».
Leur travail intérieur allait de concert avec leurs actions qui n’en étaient qu’une application. Tout était un. Chacun de leurs actes étaient une manifestation de vérité et non de vanité, une application conforme à l’Ordre Spirituel.
Autorité spirituelle et pouvoir temporel n’était pas fragmentée : le Calife (khalîfa = vicaire), réceptacle du dépôt spirituel, al-amânah, était le chef spirituel, théologique et légal du Dar Islam, dont les quatre premiers califes représentent les quatre assises.
Ce n’est que plus tard, quand le califat commençât à se mondaniser et que les héritiers spirituels des compagnons se firent plus rares que l’Autorité tendra à se fragmenter en « spécialités » (jurisconsultes, théologiens, ascètes, etc…) ; c’est la raison pour laquelle fut un temps où des docteurs de la Loi s’entouraient de saintes personnalités et qu’ils se gardaient bien de s’opposer à elles ! C’était la raison pour laquelle chaque agglomération était placée sous la bannière d’un Saint (ex : Sidi bou Saïd, Sidi Bou Ali, etc..) ; d’ailleurs, il en était ainsi tout également dans la chrétienté où l’on peut remarquer que le nom des anciens villages commencent par « st ».
Les lieux où résident les Saints-dépositaires des Bénédictions divines- sont des lieux chargés de barakah . Ce qui explique un certain engouement populaire –le point le plus haut se reflète dans le point le plus bas- que certains érudits méprisent et sont incapables de comprendre. En éliminant ces « superstitions » comme ils disent, ils laissent la place au pire.  Mais l’apparition de l’ignorance et la disparition des savants ne font elle pas partie des signes de l’Heure ?

Si tout l’Islam consistait en un légalisme aveugle, les hypocrites « diaboliques en leur hypocrisie » [selon l’expression coranique] qui s’y conforment, seraient les meilleurs ! 

« Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Dieu, fait bonne œuvre et dit : « Je suis du nombre des Musulmans ? » (Coran)

Aucune mouvance idéologique quelle qu’elle soit ne peut légitimement se prévaloir d’appartenir au groupe sauvé d’autant que le Prophète (saws) a mis en garde contre la sédition (fitna) en ordonnant de serrer les liens ; il faut donc les serrer quelques soient les divergences –qui procèdent de la Miséricorde divine- pour ne pas faire partie de ceux « qui rompent leur religion en appartenances, se complaisant dans leurs particularités » (Coran XXX, 32)

Le groupe sauvé est la communauté de Muhammad (saws) (Ahlou s-Sounnah wa l-Jama‘ah), quelques soient les affinités diverses ou particulières, celle dont il est dit qu’elle « ne sera pas unanime dans l’erreur » mentionnée dans le Coran par
« les compagnons de la droite » :
« multitude parmi les Derniers »
(Coran, LVI, 40), précédés par

«les rapprochés (gens de l’Election) :
« petit nombre parmi les Derniers ». (Coran, LVI, 14)

Et tous ceux à qui Dieu voudra bien faire Miséricorde où qu’ils soient, tous les croyants  qui ne s’enflent pas d’orgueil, tous les humbles qui ont la foi, les étrangers (*), les vivificateurs (**), en bref, tous ceux qui manifestent leur attachement au vrai, capables d’avérer l’Esprit de Vérité.
« … qui fait preuve d’esprit de Vérité et l’avère chez autrui, ceux là sont les pieux » ( Coran XXXIX, 33) or,
« Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux. » (Coran XLIX, 13)

Que Dieu fasse que nous soyons de ceux-là. Amin.

Il faut bien comprendre que lors du retour de Jésus (Que Dieu le salue), ce n’est ni par un héritage religieux identitaire, ni par un raisonnement analytique appliqué à la Parole divine, ni par des fatwas qu’on le reconnaîtra mais par  la Grâce de Dieu. Les premiers à le renier seront tous ces prétendus « savants » à l’esprit faible et à l’entendement perverti. Comment en effet, reconnaître l’Esprit de Dieu ? N’est-ce pas dans un miroir que l’on reflète son propre visage ? Dans le miroir de la Vérité, on ne reflète que sa propre âme.

Que Dieu nous accorde Sa Lumière et unisse nos cœurs. Amin. C’est Lui qui guide et Lui Seul qui sait qui est bien guidé.

(*) « Les créatures de Dieu qui Lui sont les plus chères sont les étrangers. On dit : « Qui sont les étrangers ? »I l dit : « Ceux qui fuient avec leur religion et qui se rassembleront, le jour de la résurrection autour de Jésus (Que Dieu le salue) » [Hadith de Omar (das)]
Le Messager de Dieu (saws) a dit :« Cette religion continuera d’exister et un groupe [Tâifa] de ma communauté (Oumma) continuera de combattre pour sa protection jusqu’à l’arrivée de l’heure. Ce groupe de ma communauté restera toujours triomphant sur le droit chemin et continuera de l’être contre ses opposants.Ceux qui les trahiront seront incapables de leur causer le moindre tort. Ces musulmans resteront sur ces positions jusqu’à ce que les ordres de Dieu soient exécutés ».(Al-Boukhari et Muslim) An-Nawawi a mentionné les récits d’Al-Boukhari, d’Ahmad et d’autres, puis a dit : « et il se pourrait que cette [Tâifa] soit répartie parmi les différents types de croyants. Parmi eux sont les combattants [Mouqatiloun] et parmi eux sont des juristes [Fuqaha] et parmi eux sont des spécialistes en Hadith [Muhadithoun] et parmi eux sont ceux qui se distancent des soucis de cette vie terrestre par un culte intense [Zuhâd] et ceux qui ordonnent le bien et prohibent le mal. Et parmi eux sont les gens d’autres formes de bien, et il n’est pas nécessaire qu’ils soient tous ensemble, ils pourrait être plutôt répartis dans différentes régions du monde ».(Sahih Muslim 13/67)

(**) Réformer n’est pas vivifier. La vie vient de l’Esprit. La source jaillit des entrailles de la terre et un terrain n’est vivifié que lorsque l’eau rentre à l’intérieur. « Ne vois-tu pas que Dieu fait descendre du ciel une eau ? Il l’introduit sous forme de sources dans la terre….En quoi réside un Rappel pour ceux doués de moëlle » (Coran XXXIX, 21)
« Quiconque a fait revivre ma Tradition c’est comme s’il m’avait fait revivre moi-même et quiconque m’a fait revivre sera avec moi au Paradis. » [rapporté par Anas] (das)

(Et Dieu est plus Savant)

Pour vous, il a édicté en matière de religion, ce qu´Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t´avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus: “Accomplir la religion; n’en point faire un sujet à division”… Pour énorme que paraisse aux associants ce à quoi tu les convies.Dieu élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent“. (Coran XLII, 13)

« Non, celui que Dieu égare ne peut trouver de guide
tandis que celui que Dieu guide ne peut trouver qui l’égare
» (Coran XXXIX, 36-37)

« Et cramponnez-vous tous ensemble au câble de Dieu et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous en a sauvé. Ainsi, Dieu vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.» (Coran V, 103-104)

Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Dieu, afin qu’on vous fasse miséricorde.” (Sourate Al-Hujurât, verset 10)

 * *  *

L’avis des savants à propos du hadith des 73 sectes 

 

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Publié dans : â–  DERIVES SECTAIRES |le 10 février, 2008 |10 Commentaires »

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10 Commentaires Commenter.

  1. le 6 janvier, 2009 à 10:16 Jean-Daniel (Mohammad) écrit:

    Salaamalaikum wa rahmatulah wa barakatuhu.Merci pour ce blog qui touche à l’essentiel, au vital. Une ile aux trésors.Un ilot de paix, d’amour et de grâces au milieu de ce fatras qu’est l’internet, reflet de ce monde. Ô Seigneur, purifie nos actes et nos intentions, nettoie nos cours, affine nos âmes, accorde nous une goutte de ta miséricorde, pardonnes nous notre ignorance et nos grossièretés. Gloire à Lui, Seigneur des mondes et à son Envoyé (psl).

  2. le 6 janvier, 2009 à 11:57 aminour écrit:

    Wa aleykoum salam wa rahmatoullahi wa barakatouhou,

    Merci infiniment pour votre soutien et vos encouragements, frère Mohammad et Amin à vos si belles du’as ! Vous l’avez bien dit : le fatras sur internet reflète le monde…
    Que Dieu vous préserve. Amîn.

    Allahoumma salli ‘ala saydna muhammed wa ‘ala alihi wa sabihi wa salam.
    Wa salam aleykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou.

  3. le 19 février, 2009 à 16:03 DIAW écrit:

    As Salamou ‘alaycoum
    Je suis vraiment content de ce document qui traite de la Vérité (Haqîqatul ilahiya)et je souhaite que Dieu illumine nos coeurs et ceux des gens qui réfutent sans preuve cette voie excellente qui rapproche la créature de son Seigneur(le soufisme ,qui n’est rien d’autre que al Ihsân) )

  4. le 19 février, 2009 à 23:09 aminour écrit:

    Wa aleykoum salam,

    Amine, amine, amine à votre du’a. Barak’Allahou fik.

    wa salam.

  5. le 23 février, 2009 à 21:15 Astou écrit:

    Merci pour ce travail.

    Puisse le Très Miséricordieux vous rétribuer.

    Puisse le Tout Puissant nous guider. Amine

  6. le 23 février, 2009 à 23:12 aminour écrit:

    As Salam aleykoum,

    Barak’Allahou fik, akhi Astou. Amîn à vos du’as tout également pour vous.
    wa salam.

  7. le 26 février, 2011 à 8:40 abla mehdi écrit:

    Essalamou Aleykum wa rahmatou Allah

    Barak Allahou fik frère Aminour, en découvrant ce site de la Verité, au milieu de la turbulence du Webb, c’est comme de découvrir une île de paix et de serénité au milieu des océans tempetueux!

    Jazak Allah ‘anna koul kheyr.

  8. le 1 mars, 2011 à 10:24 aminour écrit:

    Wa aleykoum salam wa rahamtoullah

    Wa fik al baraka akhy Mehdi ; Merci pour vos généreuses paroles, el Hamduli’Lâh ! Qu’Allah Azzawajel vous guide, vous protège et vous illumine, amîn !

  9. le 21 avril, 2011 à 10:26 oum yassine écrit:

    Salem aleykoum wa ramatulah wa barakatuh,

    Barakallah oufik pour cet ouvrage qui permet à tous musulmans de méditer sur le groupe sauvé, barakallah oufik de bien distinguer la mauvaise innovation de la bonne, car aujourd’hui le mot bid’ha est tellement utilisé qu’il a perdu tous son sens. Inchallah qu’Allah guide par ce lien toutes les âmes en quête de vérité. Et consacrons le peu de temps que nous avons dans la vivification de la foi et de la pratique, de la solidarité et corrigeons notre comportement et unissons nous car nous sommes frères et pas ennemis des uns des autres mais pour celà il faut écraser notre nafs, notre cheytan et notre orgueil car c’est lui notre plus grand ennemi. Qu’Allah nous accorde le firdaws à nous et nos familles. Il n’y a de force et de puissance que par Allah. oum yassine

  10. le 10 septembre, 2021 à 1:16 Mil écrit:

    Paix sur vous. J’ai une question, pour moi, me rapprocher de Dieu c’est me détacher des mirages en comprenant sa création. Parce qu’en la comprenant, je ressens d’autant plus toute la beauté de son œuvre.
    Pour moi les mathématiques et la physique pure, sont nos moyens actuels de retrouver l’unité en complément du lien spirituel et de l’amour. Personnellement, le message que je retiens c’est que le Coran nous incite à ne rien considérer comme admis et à constamment méditer pour atteindre la vérité.
    L’encre des savants vaut mille fois mieux que le sang des martyrs. La diplomatie prime sur l’action qui doit être le dernier rempart. Étant dans la dernière ère, celle où l’on souffre, celle où seul.es les méritant.es seront reconnu.es, les sciences pures sont aussi un moyen d’atteindre le divin, enfin me concernant. Je considère d’ailleurs les mathématiques comme une révélation d’Allah. C’est bien de le rappeler quand on revoit l’âge d’or de l’Islam alors que le reste du monde sombrait dans l’ombre…

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