Le Taçawwuf (soufisme) n’est pas une secte !
« Le soufisme c’est l’orientation sincère vers Dieu,
par les moyens qui Le satisfont et de telle sorte qu’Il soit satisfait »
(Cheikh Zarruq)
Mise en garde
Parmi les traqueurs de l’innovation, certains imaginent purifier l’Islam de ses scories en assimilant le taçawwuf à une secte.
On ne peut nier qu’il y ait eu ou qu’il puisse y avoir -et plus que jamais de nos jours- des charlatans et des illusionnés qui s’en réclament, mais ni plus ni moins que d’autres égarés présents dans la communauté en son ensemble.
Sans or véritable, il n’y aurait pas de faux or. Balayer le tout n’épuise ni la mine, ni les chercheurs d’or mais démontre tout simplement un manque flagrant de discernement.
On pourrait encore évoquer l’image de celui qui jette le bébé avec l’eau du bain …
L’imam Fakhr-ud-din Al-Razi, commentateur reconnu du Noble Coran, a dit :
« Sache que parmi les nombreuses sectes qui se séparent de la communauté, il ne faut pas mentionner les soufis, c’est là une faute (une erreur) car il ressort de leurs paroles que la voie de la connaissance de Dieu est une purification et un dépouillement de toutes les attaches mondaines et grossières » … « c’est une excellente voie… »… « Ils combattent par la retraite intérieure et l’invocation (Dhikr)… suivent la politesse (al adab) avec Dieu. Et ils sont le meilleur groupe parmi les hommes. » (1)
Le taçawwuf est le creuset de la sainteté islamique, l’excellence (Ishan) et les véritables soufis (2) sont les dépositaires de la Sagesse divine, les Amis de Dieu (awliya’Allah) contre lesquels il est extrêmement dangereux de s’attaquer, ainsi que Dieu l’a dit par Son Envoyé (saws) :
«Celui qui se fait l’ennemi d’un de Mes Amis,
Je lui ai affectivement déclaré la guerre … »
(Hadith qûdsi rapporté par Al Bukhari).
« Celui qui les as vus M’a vu. Et celui qui s’attaque à eux, c’est à Moi qu’il s’attaque. Celui qui les choisit, c’est Moi qu’il a choisi, Leur amitié pour eux est l’amitié pour Moi. L’hostilité envers eux est l’hostilité envers Moi »(3)
« Quand Dieu exalté aime quelqu’un, l’Ange Gabriel lance cet appel : « Dieu exalté aime untel, aimez-le donc ! » et ainsi il devient aimé des habitants du ciel et on le rend sympathique aux habitants de la terre » (ura)
« Aime ceux que Dieu a aimé (awliya’Allah) et fais en sorte de te faire aimer d’eux, car Dieu regarde dans le cœur de ses saints soixante dis fois par jour et chaque nuit. Peut-être trouvera-t-il ton nom inscrit dans le cœur de l’un d’entre eux. Il t’aimera alors et te couvrira de Son pardon. » (4)
De même qu’il faut respecter tout croyant qui oeuvre selon ce qu’il sait, à la mesure de sa capacité, de même il faut respecter ceux qui oeuvrent par désir de la Face d’Allah. Nier la part du Vrai qu’on ignore et la condamner comme infidélité (kufr) pour conforter sa propre croyance est iniquité :
« Ne chasse pas ceux qui invoquent leur Seigneur soir et matin parce qu’ils veulent Sa Face. Dresser leur compte ne t’incombe pas plus qu’à eux de dresser le tien. Aussi les chargerais-tu, qu’entre tous, tu serais inique » (Coran VI,52)
Or, « …les iniques suivent leur passion à contre-connaissance.… » (Coran XXX, 29)
« Serait-ce qu’ils ne voient pas que Dieu répand Ses Dons sur quelconque Il veut, ou bien les mesure ? » (Coran XXX, 37)
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(1) Extrait du livre sur les fondements de la séparation entre les musulmans et les associateurs (al-mushrikin), chapitre concernant les états spirituels
(2) Ne peut être appelé soufis que ceux qui ont parcouru la voie, et ils sont peu nombreux, les autres ne pouvant être appelés qu’aspirants (mouridun) ou itinérants (salikin).
(3) Maître et disciple de Sultân Valad, p. 94 aux Editions Sindbad.
(4) Bayazid al Bistami.
Témoignages
La préséance des soufis, les « réalisés » (muhaqqiqûn) ne tient pas à la multiplication de leurs actes de piété. Le Prophète (saws) disait d’Abu Bakr (das), son compagnon de la caverne et du Bassin (hadith Omar (das)- at-Tirmidhi) qu’il n’était pas supérieur par le nombre de prières, d’aumônes ou de jeûnes mais à cause de ce qui était dans son cœur.
Et c’est bien ce dont il s’agit : le coeur de l’homme, cœur ou quintessence de l’Islam.
Et c’est bien ainsi que les représentants des quatre écoles sunnites (l’Iman Abou Hanifa, l’Imam Malik, l’Iman Chafi’i, l’Imam Ahmad Ibn Hanbal), éminents docteurs dans les sciences pour résoudre les affaires d’ici-bas étaient avant tout des ascètes qui aspiraient à la « Face d’Allah » par le combat spirituel pour la purification du cœur ; dans cette optique, ils enseignaient et composaient des ouvrages sur la science des cœurs.
L’Imam Abou Hanifa (700-767) était un gnostique dans la Voie par Ja’far al-Sadiq, dont il fut le compagnon ; il fut lui même un maître spirituel. (1)
L’Imam Malik (711-795), « astre le plus brillant » (selon l’expression de Chafi’i) dira : « celui qui combine les deux [la connaissance ésotérique et la connaissance exotérique] atteindra la Vérité »(2)
L’Imam Chafi’i (767-820) dira que parmi les choses de ce monde qu’il a aimées : «… traiter les gens avec indulgence et suivre la voie du taçawwuf » (4)
On raconte qu’une nuit il vit en songe l’Envoyé (saws) déposer sa salive sur la sienne et dire : « le Seigneur Très haut est avec toi ; en avant ! ». Dans le même songe, il vit l’Emir des croyants qui lui donna son anneau et c’est à la suite de cela dit-il « que j’eus part à la science de Mohammed et à celle d’Ali. »(5)
Il puisa donc dans le Trésor sanctissime de la science du Prophète (saws), science abyssale qui valut cette déclaration de Abû Hurayra (das) : « J’ai gardé précieusement en ma mémoire deux dépôts de la connaissance que j’ai reçu de l’Apôtre de Dieu. J’ai divulgué l’un ; mais si je divulguais l’autre, vous me couperiez la gorge »
Quant à Ali (das), en montrant du doigt sa poitrine dit : « Il y a ici des sciences abondantes. Si seulement je trouvais quelqu’un qui fût capable de les supporter ! »
L’Imam Ahmad Ibn Hanbal (780-855), cœur ardent dans la voie de Dieu, conseilla son fils en ces termes : « Ô fils, tu dois tenir compagnie avec les gens qui pratiquent le soufisme parce qu’ils sont une fontaine de savoir et leurs cœurs sont en constante invocation…. » (6)
Il divisait l’ascétisme en trois degrés :
– renoncer à ce qui est illicite : c’est la pénitence du commun des fidèles ;
– renoncer à l’abus de ce qui est légitime : c’est la pénitence de l’élite des fidèles ;
– renoncer à tout ce qui peut distraire de Dieu : c’est la pénitence des initiés. » (7)
Leurs suivants, tels que at-Tirmidhi, Nawawi, ainsi que plusieurs autres (Ibn Hajar, al-Soubki, al-Suyuti….) confirmèrent le soufisme comme les racines profondes de la Charia.
Al-Hakim at-Tirmidhi, (845-932) faqih (jurisconsulte) et grand mouhaddith (savant du hadith), était un maître spirituel incontesté et l’un des plus grands auteurs du Taçâwwuf ; on lui doit pas moins de soixante dix livres et épîtres. Parmi les ouvrages les plus importants, on peut citer : Le Livre de la profondeur des choses ( dont on doit une première traduction française à Geneviève Gobillot ), Le Livre des nuances (Kitâb al- furûq wa manc al- tarâduf.), Le sceau de la sainteté (Khatm al awliyyâ’). Il écrivit également à la demande d’un disciple : Les demeures des serviteurs dans l’adoration de Dieu (Manâzil al’ ibâd mina L’ibâda).
L’Imam Nawawi, (1233-1277) suivait la guidance du cheikh Zakarchi et a exposé les cinq fondements de la voie soufie :
- La piété (soumission) à Dieu en secret et en public.
- Suivre la Sunna dans ses paroles et ses actes.
- La satisfaction à l’égard de Dieu dans la nécessité (le peu) ou l’abondance (al kathir).
- Etre égal avec le Créateur dans le bonheur comme dans le malheur.
- Revenir à Dieu dans la joie comme dans l’adversité (8)
Jalâl Ad-Dîn As-Suyûtî (1 258), célèbre érudit :
« Le Tasawwuf, par son essence même, est une noble science. Il consiste à appliquer la Sunnah, délaisser les innovations, désavouer l’ego, ses habitudes, ses vils intérêts, ses penchants et ses choix personnels, pour se soumettre pleinement à Allâh, en étant satisfait de Lui et de Sa Volonté, en recherchant son Amour et en voyant que toute autre chose est vaine… Je vis que de nombreux intrus se réclamèrent du Tasawwuf en essayant d’imiter les Soufis alors qu’ils n’en sont pas. Ils introduisirent dans le Tasawwuf ce dont il est innocent, ce qui conduisit certains à penser le mal de l’ensemble des Soufis. Les gens de science appelèrent à la distinction entre les deux catégories, afin que l’on différencie les gens de la vérité des gens de la déviance. Je méditai alors les choses que les imâms de la loi reprochèrent sévèrement aux Soufis, je vis que tout véritable Soufi en était innocent. En revanche, je trouvai cela dans les gens de l’innovation et de l’immodération qui prétendent être des Soufis alors qu’ils ne le sont guère. » (Ta’yîd Al-Haqîqah Al-`Aliyyah, de l’érudit Jalâl Ad-Dîn As-Suyûtî, p. 57)
Al-Ghazzâli (1058-1111) maître dans le fiqh, par le taçawwuf, revivifia les sciences religieuses.
« Sache que le taçawwuf consiste en deux choses : être véridique envers Dieu, se comporter dignement envers les autres… Seule la vérité dépouille le serviteur de son ego pour le consacrer aux ordres de Dieu et au service de ses semblables. Quiconque se plaît à transgresser la loi divine ne peut être un soufi, même s’il prétend être tel. » (9)
« Sache avec certitude que les soufis suivent tout particulièrement la voie de Dieu ; leur conduite est parfaite, leur voie droite, leurs caractères purs et vertueux…. car tout ce qui en eux … extérieur ou intérieur, s’allume à la flamme de la prophétie dans sa niche. Et il n’est d’autre lumière, sur la face de la terre plus pure et plus claire que cette lumière… »
« Que dire d’une voie où la purification consiste, avant tout, à nettoyer le cœur de tout ce qui n’est pas Dieu… » (10)
L’imam Ibn Taymiyah, (1263-1328), bien que sélectif a cautionné le soufisme et sa conformité au Coran, à la Sunna, et au consensus du Salaf en citant les noms de maîtres qu’il admirait, ces « gens de la droiture parmi les salikin (les itinérants vers Dieu) » qui exigent l’obéissance à Dieu jusqu’à leur dernier souffle. (11) Il fit, entre autres, l’éloge de Bayazid, de Junayd et de ce grand saint reconnu par toute la communauté musulmane : le Cheikh Abd al-Qâdir al-Jilânî (12).
Il a même appartenu à l’Ordre soufi de ce dernier avec d’autres savants Hanbalites très connus. (13) Ce qui est confirmé par ses dires cités plus bas et par le fait que Ibn ul-Qayyim, son disciple, ait commenté en profondeur (trois volumes de 1600 pages) l’ouvrage célèbre d’al-Ansârî al-Harâwî intitulé : Manâzil al-Sâ’irîn [Les Sentiers des itinérants vers Dieu] cherchant à en expliciter la subtilité des allusions spirituelles.
Il est bon de le souligner car ceux qui dénigrent le taçawwuf se réclament généralement de sheikh ibn-Taymiyya (ra) ; or voici ce qu’il en dit :
« …certains ont critiqué les Soufis et le Soufisme en disant qu’ils étaient des innovateurs, en dehors de la Sunna, mais la vérité est qu’ils s’efforcent d’obéir à Allah (…) Parmi eux on trouve les personnes les plus proches [d'Allah] grâce à leurs efforts (actes) « [1]
« les prodiges des saints sont absolument vrais et corrects et reconnus par tous les savants musulmans. Le Coran l’a indiqué en différentes places et les Hadîth du Prophète (paix et salut sur lui) l’ont mentionné et celui qui nie les prodiges des saints, est innovateur ou disciple d’innovateurs. » [2]
« Allah Tout-puissant dévoilera à Ses saints des états qui n’ont jamais été dévoilé auparavant et Il leur donnera l’appui sans mesure. Si ce saint commence à parler des choses de l’invisible, passées ou présentes ou futures, cela est considéré comme Bâb Al-‘Ilm Al-khâriq, la connaissance extraordinaire. Tout ce qu’un saint fait qui est de l’extraordinaire, pour les gens ou pour des auditeurs, de guérison ou de connaissance d’enseignement, est accepté et nous devons remercier Allah pour cela. »[3]
« Les grands sheikhs Soufis sont bien connus et acceptés, tels que : Bayazîd Al-Bistâmi, sheikh Abdul Qâdir Jilâni, Junayd ibn Muhammad, Hasan Fudayl Al-Basrî, Ibn Al-Ayyâd, Ibrahim Ibn Al-Adham, Abî Suleymân ad-Dâranî, Ma‘rûf Al-Karkhî, Siri as-Saqtî, sheikh Hammâd, sheikh Abul Bayân. (…) Ces grands Soufis étaient les leaders de l’humanité et ils appelaient à ce qui était juste et interdisaient ce que Dieu avait interdit de mauvais. »[4]
« J’ai porté le manteau soufi (khirqa) d’un certain nombre de sheikhs soufis, appartenant à des Turuq (voies, confréries) diverses, parmi eux Abdel Qâdir Al-Jîlâni, dont la Tariqa est la plus grande de celles bien connues, que la miséricorde d’Allah soit sur lui. »[5]
« Il est dit qu’après le Sceau des Prophètes (paix et salut sur lui), la révélation ne descend pas sur un autre. En fait elle descend, mais alors ce n’est pas appelé ‘la révélation’ (mais une inspiration : Ilhâm). C’est ce que le Prophète (paix et salut sur lui) a mentionné quand il a dit, ‘ le croyant voit avec la Lumière de Dieu. ‘ Quand le croyant regarde avec la Lumière de Dieu, il voit toutes les choses : le premier et le dernier, le présent et l’absent. Comment une chose peut-être cachée de la Lumière de Dieu ?… Donc la signification de la révélation existe, même si elle n’est pas appelée révélation. (…) ce qui est considéré comme un prodige pour un saint est que parfois le saint pourrait entendre quelque chose que les autres n’entendent pas ou voir quelque chose que les autres ne voient pas, pas lorsqu’il est endormi, mais dans un état réveillé de vision (mushâhada). Il peut connaître des choses que d’autres ne peuvent pas connaître, par le biais de l’inspiration.« [6]
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[1] Passage extrait de Majmu’a Fatawa Ibn Taymiyya al-Kubra, volume 11.
[2] Passage extrait de Mukhtasar al-Fatawa al-Masriyya.
[3] Passage extrait de Majmu’a Fatawa Ibn Taymiyya al-Kubra, volume 11.
[4] Passage extrait de Majmu’a Fatawa Ibn Taymiyya al-Kubra, volume 10.
[5] Passage cité à partir de al-Mas’ala at-Tabraziyya, transmise par Jamal ad-Din al-Talyani dans son Targhib al-Mutahâbbin fi labs Khirqat al-Mutammayyizîn.
[6] .Passages cités dans Majmu’a Fatawa Ibn Taymiyya al-Kubra
Les deux soufis qu’il admirait le plus :
Junayd disait : « le tacawwuf, c’est que l’Etre divin te fasse mourir à toi-même et qu’Il te fasse vivre en Lui »
« cette science qui est nôtre est subordonnée au Livre et à la sunna ; et quiconque n’a pas appris le Coran, n’a pas transcrit la Tradition (hadith) et n’a pas étudié la Loi, ne saurait servir d’exemple », (14)
Abd Al-QâdirJilani conseillait ainsi son fils : « O mon fils ! que Dieu t’accorde Sa grâce, à toi comme à tous les croyants ! Avant toute chose, je te recommande la piété, l’obéissance à Dieu et le respect de la Loi divine.
Comme tu sais notre Ordre a pour base le livre saint, la sincérité du cœur, la générosité, la libéralité,ne causer du tort ou préjudice à personne, patience et endurance dans les épreuves et le pardon des fautes à tous nos frères de l’humanité.[…]
En outre, sache que le soufisme est une disposition de l’âme « Hal » qui ne s’éveille ni sous l’influence des polémiques de grammairiens, ni par leurs palabres sophistiques[…]
Apprends encore, mon fils, que le soufisme repose sur huit vertus : la générosité d’âme (sakhâ’), l’acceptation du destin (ridâ), la patience (sabr), la discrétion du langage (ichâra), l’exil volontaire (ghurba), le port de la laine (lubs al-sûf), la pérégrination (siyâha), et la pauvreté (faqr). La générosité d’âme est représentée par Abraham, l’acceptation du destin par Ismaël, la patience par Job, la discrétion du langage par Zacharie, l’exil par Jean, le port de la laine par Moïse, la pérégrination par Jésus et la pauvreté par Muhammad.» (15)
Plus proche de nous dans le temps :
- Le grand mufti d’Egypte, Muhammed Abdûh (1849-1905) dira : « Le rôle des soufis est de guérir les cœurs et d’éliminer tout ce qui voile l’œil intérieur. Ils s’efforcent d’établir leur demeure en l’esprit, devant la face de Celui qui est la très haute Vérité, jusqu’à ce qu’ils soient, par Lui, retirés de tout ce qui est autre ; leurs essences étant éteintes en Son essence et leurs qualités en Ses qualités. Parmi eux, les gnostiques, ceux qui ont atteint le but de leur voyage, sont, après les prophètes, au plus haut degré de la perfection humaine »(16)
- Le Cheikh Muhammad Ben Siddiq : ce très célèbre savant du Hadith de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, était également reconnu pour sa sainteté ; il descendait de la lignée du Prophète (saws) par son père et du grand Cheikh soufi et juriste Ahmed Ibn Ajiba par sa mère, lequel disait :« Le plus proche de Dieu est celui qui, en secret, contemple et, au dehors puise aux sources de la Loi. Celui-là reçoit l’héritage au complet. Il est comblé des plus grandes richesses, car il suit les traces de l’Aimé (Al-Habib : un des noms du Prophète Muhammad -saws-) » et « rendre le cœur vertueux en le purifiant des caractères blâmables et en l’embellissant des caractères louables pour le préparer à recevoir les grâces et les manifestations divines et à observer les convenances de tous les instants (acab al-awqât) est la science du soufisme ».
Plus proche encore :
- Le Cheikh égyptien Abder-Rahman Elish el Kebir était conjointement, chef du madhhad mâleki à El-Azhar, grande université du monde islamique et maître soufi.
- Cheikh Muhammad Zakî Ibrâhîm (1906 – 1998), grand juriste d’Al-Azhar versé dans la science du hadîth, était également un grand maître spirituel. Son père, également savant d’Al-Azhar, le Cheikh Ibrâhîm Al-Khalîl Ibn `Alî Ash-Shadhilî Al-Husaynî est l’auteur d’un livre (17) sur la rigueur et les règles exigées par les prétendants au Taçawwuf.
Le célèbre savant marocain, Cheikh `Abd Allâh Ibn As-Siddîq Al-Ghumârî, fils du Cheikh Muhammad ben Siddiq mentionné plus haut, fit son éloge dans son livre Sabîl At-Tawfîk (la Voie du Succès).
(Pour plus de renseignements sur Sheikh Muhammad Zakî Ibrahim : http://www.islamophile.org/spip/article382.html )
- D’autres témoignages sont également disponibles ici : http://www.islamophile.org/spip/rubrique179.htm
Wa Allahou A’lam
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(1)voir la citation correspondante tirée de Duur al-Mukhtar.
(2) Ibn al-Jawiz, Sifat-al-Safwa,
(3) Rapporté par le spécialiste du hadith Ahmad Zarruq,par al-Hafiz ‘Ali al-Qari al-Harawi et d’autres.
(4) Al-Hafiz al-soujouti, dans Ta’yid al-haqiya al’aliyya, p, 15 et aussi cité par ‘Ijluni dans son Kashf al-Khafa.
(5) voir p 205 le mémorial des saints de Attar.
(6) Cheikh Ahmed al-Kourdi “Tanwir al-Gouloub” p, 405.
(7) P. 212, le mémorial des saints, Attar.
(8)Al-Maqâsid fî At-Tawhîd wal-`Ibâdah wa Usûl At-Tasawwuf, p. 20,An-Nawawî.
(9) Voir p.138 Les dix règles du Soufisme de Al-Ghazâli chez Al Bouraq.
(10) Son ouvrage “ Al munqidh min- al-dalal ” sur les soufis : leurs conduites, leurs voies et les moyens de cheminer vers Dieu.
(11) Voir : Madjmû` Fatâwâ Ahmad Ibn Taymiyah, pp. 516-517, vol. 10.
(12) Dans le volume intitulé ‘Ilm as-Suluk, (la Science du voyage (initiatique) ou du cheminement vers Dieu), qui constitue en intégralité les 775 pages du volume 10 de Majma‘Un Al-Fatawa, il dit (p. 516) : « Les grands Cheikhs Soufis sont bien connus et acceptés « agréés », tels que : ABuyazîd Al-Bistâmi, Cheikh Abdoul Qâdir Jilâni, Junayd ibn Muhammad, Hasan Foudayl Al-Basri, Al-ibn Al-Ayyad, Ibrahim IBnu Al-Adham, Abi Souleyman ad-Daarani, Ma’rouf Al-Karkhi, Siri as-Saqati, Cheikh Hammad, Cheikh Abul Bayan….. Ces grands Soufis étaient les leaders de l’humanité (les pieux vertueux) et ils appelaient à ce qui était juste et interdisait ce qui était mauvais. »
(13) Référence tirée d’un manuscrit unique trouvé dans la Bibliothèque Princeton, dans un livre intitulé Targhib al-Mutahabbin fi labs Khirqat al-Mutammayyazan par Jamal ad-Din al-Talyani. Voici les propres mots d’Ibn Taymiyya, cités dans al-Mas’ala at-Tabraziyya : « j’ai porté le manteau Soufi béni de Cheikh Abdul Qâdir Jilâni, ayant entre lui et moi deux cheikhs Soufis. » Dans un autre manuscrit il dit: « J’ai porté le manteau soufi d’un certain nombre de cheikhs Soufis, appartenant à des voies spirituelles diverses, parmi eux Abdul Qâdir Al-Jilâni, dont la Tariqa est la plus grande et la plus connue, que la miséricorde d’Allah soit sur lui. »
(14) p. 189 enseignement spirituel de Junayd traduit par Roger Deladrière, sindbad.
(15) p 151 Un Grand Saint de l’Islamabd al-kadîr Jilani
(16) p. 123 Un saint soufi du XXe siècle de Martin Lings, seuil.
(17) Ma`âlim Al-Mashrû` wa Al-Mamnû` min Mumârasat At-Tacawwuf Al-Mu`âsir.

Vous pouvez laisser une réponse.
Salem Aleykoum,
Je suis Profondément attaché à l’esprit du soufisme,cependant j’ai été très déçu par les soit disant soufis d’aujourd’hui. Le message de notre noble et grandiose prophète Mohammed Salat alei wa salem n’est-il pas une invitation à l’humilité.
SUITE
En effet, je trouve que l’attrait des voies est fort actuellement mais existe-t-il encore des assemblées dévouées à ALLAH et à son envoyé.
Ce qui me dérange beaucoup aujourd’hui,c’est la vénération pour les cheikhs et leurs proches au détriments de la grandiose voie qu’est l’ISLAM. Peut-on dire du soufisme actuel qu’il est encore un vecteur permettant la réalisation de l’homme?
Aleykoum salam wa rahmatoullahi wa barakatouhou,
De nos jours, nombreux sont ceux qui ont des prétentions quant à leur état spirituel alors que bien-entendu, le soufisme est le modèle prophétique de l’humilité –fakr et ubadiya- [pauvreté ontologique et servitude]. Et d’ailleurs, seul le « réalisé » qui revêt les attributs du Prophète (salallahu’ alayhi wa salam) est « soufi », les autres ne sont que des aspirants ou des cheminants. Rien d’étonnant alors si l’on éprouve quelque déception mais cela ne doit pas nous détourner de l’Unique (et nous-mêmes ne sommes nous pas décevants ?).
Il faut savoir que jusqu’à la fin des temps, la spiritualité islamique offre la possibilité d’une véritable réalisation pour ceux qui en ont la capacité. En tant que dernière révélation, elle possède cette fonction d’intégration. Dieu ne laisse pas perdre la foi des cœurs sincères et les guide vers Lui. Et c’est bien là, la grande miséricorde attachée à l’Islam. La Voie est vivante et le pacte initiatique est valable dans la mesure où la chaîne (silsila) de transmission est régulière. Après quoi, Dieu guide qui Il veut, comme Il veut.
L’amour fraternel se vit dans le détachement et l’œuvre se réalise au quotidien où Dieu nous a mis en se conformant au comportement du Prophète (salallahu’ alayhi wa salam).
De même qu’il faut aimer le Prophète (salallahu’ alayhi wa salam) de tout son coeur, il faut aimer ses substituts, d’où une certaine vénération éprouvée par les fuqaras qui voient dans le maître la Lumière divine. Les anges ne se sont-ils pas prosternés devant l’Homme ? Bien sûr, il ne s’agit pas de se prosterner devant l’homme individuel car alors là, il s’agirait de shirk.
» Celui qui m’aime pour l’amour d’Allah et de son messager (sur lui la prière et la paix) est béni, mais celui qui m’aime pour une autre raison, je ne suis qu’un simple homme. » (Cheikh Ahmed Tidjani)
Vénérer, n’est pas adorer mais reconnaître et honorer la noblesse spirituelle ; celui qui aime et honore Son Envoyé, Ses Amis n’adorent que Lui.
Qu’Allah vous ait en Sa Miséricorde et qu’il vous compte parmi ses humbles serviteurs. Amine.
Wa salam aleykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou
ASalam Aleykoum,
JE suis tres heureux d’avoir decouvert c site, vous avez koi! dans notre pays ce terme « suffisme » evoque une ideologie satanique a laquelle la personne qui opte en c chemin est miserablement dans la mauvaise voie.javais ls idees 1 peu perdu pck dans un meme etat c pas facile de prendre des initiatives pareil. lachance c k mon per est qadiria.
je suis tres attaché a ce tariqa, je pourrai pas avoir des documents qui m’aiderai pour la stabilité de m certitude, c ki m’nteresse le plus c’est le livre ecrit par abdulqadir jilani « le secret de secret » j’espere ca va m’aidé, merci davance k dieu vous ambitionne encore plus a vos recherche!
*
Wa aleykoum salam wa rahmatoullah wa barakatouhou,
Le livre d’Abdel Qadir Jilani que vous citez est un merveilleux ouvrage, très précieux pour celui qui aspire à la « Face d’Allah ». Il y en a un autre de lui : « L’accès au Mystère » qui est excellent.
Il y a « le mémorial des saints » dont je parle dans la section « AL-AWLIYA’ ». Allez-voir également dans « Bibliographie ».
Que Dieu vous guide vers Sa lumière et qu’Il illumine votre coeur. Amîn.
wa salama aleykoum wa rahmatoullah wa barakatouhou.
Salam, je vs remercie pr c ke vs faites dour le dvpt de l’Islam.
Qu’Allah vs comble de sa grâce. Au fait, j’aimerais savoir comment proceder pour avoir les ouvrages de L’Imam Ghazalli.
Wa aleykoum salam,
Barak’Allahou fik pour votre soutien et amîn à votre du’a. J’ai besoin d’un peu de temps pour répondre à votre question sur Ghazâli. Merci.
Wa salam.
salam il est vrai que le soufisme est un niveau tres eleve de spiritualite et qui me tente beaucoup mais quand je lis sourat al haddid je lis 2 categorie de gens qui sont soumis a dieu dont une a cause de son extremite est considere hors le droit chemin et g peur qua force de vouloir mapprocher de dieu que je men eloigne wa allah aalam donnez moi votre avis c tres urgent et important merci de me repondre
Wa aleykoum salam,
Il n’y a pas de spiritualité sans soumission ; si vous accomplissez scrupuleusement vos obligations religieuses et que votre désir pour la « Face d’Allah » est sincère, Allah vous guidera vers Lui. Demandez lui de tout votre coeur : Il répond à l’appel de qui L’appelle quand il appelle. Mettez votre confiance totalement en Lui.
« …la grâce est dans la main d’Allah; Il la donne à qui Il veut, et Allah est le Détenteur de la grâce immense ».
Quand vous plonger dans la mer, ce que vous y trouvez n’ajoute rien à la mer tout en étant insoupçonné à la surface…
Qu’Allah vous guide, vous fasse Miséricorde et vous garde. Amîn
Wa salam.
assalam aleykoum nous vous remercions infinement de toute l’effort que vous deployer pour la realisation de toutes ces informations enfin de nous guider vers la tariqa.ces info ont ete pour nous des preuves nous permettant comprendre que nos grands imam aussi praquait cette voie. nous profitons de cette occasion pour presnter notre zawia qui se trouve au Mali, Bamako-Medina coura et le cheick dela zawia est cheick oumar keita. nous vous souhaitons longue vie et persverence sur cette voie noble.ma assalam
Wa aleykoum salam,
Barak’Allahou fikoum. Qu’Allah ta’ala nous guide sur la Voie, nous apporte Sa Protection et nous réserve une belle fin. Amîn
Wa salam.
Salamalikoum a tous mes frere et soeur qui suivent le prophete mohamed sws.Je voudrais faire passer ce message a tous les soufis.Arreter de dire que vous n’etes pas une secte car vous en etes vraiment une tous les musulmans de ce monde savent que la seul facon pour que allah saw soit satisfait de nous est de suivre son messager mohamed sws et personne d’autre c’est la peine d’essayer de retourner le cervaux des gens si vous vous etes fait avoir par cette secte vous pouvez vous en prendre qu’a vous meme d’ailleur vous ne croyez qu’en ali et non mohamed.Dans quel endroit de mécréant etes vous allez chercher sa. Au nom d’allah recesisser vous car allah saw pardonne ce qu’il veut a qui il veut, donc s’il vous plait mes frere et soeur essayer de vous raprocher de dieu plutot que de vous raprocher de l’enfer
Bismillah r-Rahman r-Rahim
Wa aleykoum salam wa rahamatoullahi wa barakatouhou,
Si j’ai bien compris, cher frère El Abassi, vous détenez la vérité et les grands savants cités dans le texte ci-dessus et qui ont affirmé la vérité du Taçawwuf seraient des menteurs ?
Le véritable Taçawwuf consiste à purifier son cœur de tout autre qu’Allah par désir de Sa Face, la purification du cœur qui était la préoccupation principale des Salafs ; pour cela, il faut suivre le Coran et la sunna dans toutes ses dimensions, extérieures et intérieures ; ce n’est que grâce à cette observance, par la grâce d’Allah subhanahu wa ta’ala que les faveurs peuvent affluer et qu’on peut atteindre la sincérité.
Le compagnon du Prophète salallahu alayi wa salam, Hadayfa Ibn Al-Yaman (qu’Allah l’agrée) a rapporté le hadith suivant :
« J’ai interrogé l’Envoyé de Dieu –sur lui la grâce et la paix- à propos de la sincérité et il a dit, j’ai interrogé Jibra’îl, lequel à dit j’ai interrogé le Seigneur de la toute puissance afin de connaître ce qu’est la sincérité et Il m’a répondu : un secret propre à Moi, Je le confie au cœur de celui que j’aime d’entre mes serviteurs. »
Et l’amour d’Allah est ainsi décrit dans un hadith Qutsi rapporté par Abû Hourayra (ra) et cité par Muslim :
«Mon serviteur ne s’approche de Moi par rien de plus excellent que ce que Je lui ai mis à charge comme œuvres obligatoires. Et mon serviteur ne cesse de s’approcher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime, et lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il perçoit, sa main par laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche. S’il me demande, Je lui accorderai certainement ce qu’il demande, et s’il cherche refuge en Moi, Je lui accorderai certainement Ma protection.»
Ce n’est pas parce que le mot « soufisme » n’était pas en usage aux premiers temps de l’Islam que sa Réalité était absente. Au contraire, quand une chose est entièrement vécue par tous, on n’a pas besoin de la désigner. Ce n’est que « lorsque la mondanité se répandit et que les hommes devinrent de plus en plus dépendants des attaches de cette vie, ceux qui se consacrèrent à l’adoration de Dieu se distinguèrent des autres par l’appellation de soufis » (Muqaddimah, chap XI) alors qu’ « au temps des compagnons du Prophète et de ses successeurs immédiats, ce nom n’existait pas mais sa réalité était en chacun » (Kashf al-Mahjûb, chap. III).
Les mots « An-Nahw » (grammaire), « Al-Fiqh » (la jurisprudence) et « Al-Mantiq » (la logique) n’existaient pas non plus. Tout était un, ce n’est que progressivement que les disciplines se sont nommées. Et toutes font parties de l’Unique.
Allah Azzawajel sait qui s’achemine vers l’enfer et qui s’achemine vers Lui et cela est bien au-delà de nos petits critères d’évaluation. Le meilleur d’entre les hommes est celui qui l’est devant Lui au jour dernier, alors que cela est du domaine du Ghayb (mystère).
Il nous faut donc être modestes quant à nos prétentions d’être dans le vrai comparativement à ceux qu’on imagine dans le faux par des « on-dit ».
Qu’Allah Subhanahu ta’ala nous guide sur la Voie droite et unisse nos coeurs. Amîn
Salam aleykoum.merci pour tout le travail fait pour eclairer les uns et les autres sur le soufisme.Qu’Allah nous aide, ne couvre surtout pas nos coeurs et nous accorde l’humilité d’accepter les propos de ces grands Savants réputés dont il est fait mention dans le texte.