Le mémorial des saints
http://www.amazon.fr/m%C3%A9morial-saints-Far%C3%AEd-al-D%C3%AEn-Att%C3%A2r/dp/2020044684
« Là où la parole des hommes d’élite se fait entendre, la miséricorde du Très-Haut tombe en rosée bienfaisante ; et là où tombe la rosée de la miséricorde céleste, ceux qui parlent comme ceux qui écoutent ne seront pas frustrés de leur part »(hadith de l’Envoyé [saws] relaté dans le mémorial des saints)
« Garde-toi de peser les autres dans ta balance, mais pèse-toi toi-même dans la balance des hommes d’élite, afin d’apprécier leur grandeur et leur prééminence et d’avoir conscience de ton infériorité» (Ali – que Dieu l’agréé)
Comme vous l’avez peut-être apprécié, ce blog fait référence aux paroles nombreuses de quelques maîtres spirituels de l’Islam. Après un petit sondage, une fidèle lectrice-qui se reconnaitra-nous a suggéré de l’enrichir en parlant d’eux… façon de mieux s’imprégner encore de ces trésors de sagesse qui favorisent la « germination des cœurs » [selon son expression concise et saisissante]. Par la Grâce de Dieu, comment une telle évocation ne pourrait-elle pas réveiller le désir essentiel de la « Face de Dieu » –chawq-, impulsion nécessaire à cette germination ? Ou tout au moins élever quelque peu l’âme ?
C’est donc, avec l’aide de Dieu, la tâche à laquelle nous allons nous atteler, ench’Allah.
Farid-ud-Din’Attar
Il est apparu opportun de commencer cette étude par la présentation d’un Maître de fin XIIe et début du XIIIe siècle Farid-ud-Din’Attar. La raison en est qu’il nous a laissé un ouvragequ’on pourrait qualifié de « concentré » de sainteté puisqu’il nous plonge dans le vécu de 72 saintes personnalités ! D’où son intitulé : Le mémorial des saints (Tadhkirat al-awliy), véritable anthologie en prose.
On ne saurait trop vous recommander de vous le procurer, de le mettre en bonne place dans votre bibliothèque pour le butiner régulièrement, remède assuré –si Dieu le veut- contre le durcissement du cœur.
Si l’on sait que Attar est né à Nichapûr en Perse, on n’en connaît pas la date exacte ; il semblerait que ce soit vers l’an 1140 (534 de l’hégire) ; quant à la date de sa mort, on penche pour l’an 1230 (627) lors d’un massacre perpétré par les hordes mongoles. En tous les cas, il vécut suffisamment vieux pour avoir évoqué sa vieillesse dans ses écrits et ses « cheveux devenus blancs dans la foi de l’Islam ».
Son véritable nom serait Farid-ud-din Abu Hamad Mohammad, fils d’Abu-Bakr Ibrahim, Attar étant un surnom signifiant apothicaire, métier pratiqué par son père et que lui-même exerça dans le Khorassan et qui, pour le commerce des parfums, l’amena à beaucoup voyager à travers toute la Perse, pérégrination au cours de laquelle il rencontrera Rûmi encore enfant ainsi que de nombreux maîtres, dont le célèbre Nadjm-od-Dîn Kobra.
Ces éléments biographiques sont bien maigres, mais ce sont les seuls que les biographes ont laissés à notre disposition.
Peu importe d’ailleurs, l’essentiel n’est-il pas dans une personnalité qui transparait à travers un patrimoine spirituel considérable ?
Il nous a légué des œuvres innombrables dont certaines majeures et incomparables, telles :
- « Le livre divin » (Ilahi namah) paru aux éditions Albin Michel, dont voici un très court extrait :
« Ton âme est une lampe dans le désert, et ton corps un écran qui la masque. Lorsque se lèvera cet écran, le désert resplendira comme le soleil. En ton cœur reposent d’innombrables merveilles, mais il faut œuvrer beaucoup pour en prendre conscience…. »
- « Le livre des secrets« (Asrar-namah) paru aux éditions les Deux Océans et qui est un genre d’Aide-mémoire à l’usage des disciples.
- « Le livre de l’Epreuve » (Mossibat-Nâmah) chez Fayard, ou le voyage initiatique de l’âme en quête de l’Unité :
«Pèlerin à l’âme troublée ! Tu as en vain parcouru tout l’univers, avant d’aborder finalement au rivage de la mer qui est mienne. Quand bien même pénètrerais-tu dans chaque atome, sache que, de la Lune au Poisson, il n’est pas de voie ! Ce que tu as cherché est en toi ! Tu es toi-même l’obstacle qui t’en sépare… »
- « Le langage des oiseaux » (Mantik ul-tayr), chez Albin Michel, ouvrage accompli et savoureux dont la teneur a été résumée ainsi :• Le Symorgh
- Un recueil d’odes poétiques, (Diwan) qui compte, dit-on, 100 000 à 200 000 vers.
Merveilleux contes, oraisons, sentences (*) sur les thèmes de la supplication, de la résignation confiante, du dépouillement de l’ego, exultant la Quête de l’âme, l’ascèse de la Voie, la nostalgie et l’espoir de la Proximité divine.
Le mémorial des saints -pour revenir à l’ouvrage qui nous intéresse plus précisément- témoigne de la véritable piété, celle des hommes d’élite, les « Amis de Dieu » dont rien ne surpasse les paroles après le Coran et la sunna.
Leurs sentences conformes à l’enseignement prophétique sont vivifiantes.
Celui qui les médite verra « ses aspirations devenir plus hautes et son désir s’accroître en conséquence. Ensuite, si les fumées de l’orgueil se trouvent dans sa cervelle, elles en sortiront, tandis que les yeux de son cœur s’éclaireront à la lumière bienfaisante de cet enseignement »
« elles extirpent des cœurs l’amour des choses terrestres ; elles font penser à la grande affaire de l’autre monde ; elles augmentent dans les cœurs l’amour du Dieu Très-Haut ; quiconque entend et comprend les sentences contenues dans ce livre connaitra la voie de la vie future et commencera à rassembler des provisions pour faire le voyage »
« quiconque les lit convenablement percevra quel amour a dû se trouver dans les âmes d’hommes qui ont effectué de telles actions et dit de telles paroles « . (**)
Parmi les 72 modèles de sainteté aux paroles édifiantes, soufis véritables, tous issus de la Sainteté Muhammédienne, que nous propose Attar, nous vous invitons à en rencontrer quelques uns.
Mis à part quelques sentences des maîtres, l’exposition est personnelle, et ce, afin de conserver intact l’attrait du livre.
(*) Lire : Nafs, Le secret de satan (sentences),
(**) p.10 et p.16, 18 mémorial des saints
Dja’far Sâdiq (702-765) (83-148 de l’hégire)
Né à Médine, il est l’arrière petit-fils de Abou Bakr par Oumm Farva, sa petite fille. Evoquer Dja’far Sâdiq, membre de « l’Entourage intime », c’est évoquer toute la Famille (de Muhammad –saws-), car « quiconque n’a pas foi en ceux de l’Entourage intime est comme s’il n’avait pas foi en Muhammad lui-même »
Prendre appui sur Dieu en une confiance totale, faire preuve de patience, renoncer à ses prétentions et à soi-même est la base de son enseignement :
« Toute œuvre de piété qui, ne procédant pas d’abord d’un sentiment d’humilité, finit par donner au cœur une assurance fondée sur la superbe, cette œuvre-là éloigne le fidèle du Trône de Dieu. Quand un fidèle se montre obéissant, mais est arrogant et plein d’orgueil, il devient rebelle…. »
Lire aussi cette anecdote : Fais-moi voir le Seigneur Très-Haut (cliquez)
Veis Qarni –mort en 642 ou 657 (1294)
« Veis Qarni, gardien de chameaux vivant à l’écart de toute préoccupation mondaine, fut l’objet de propos élogieux de la part du Prophète (saws), lequel, au moment de mourir, aurait demandé à ses compagnons de lui remettre sa robe bénie ; ce qu’Omar et Ali ( que Dieu les agréés) entreprirent d’exécuter.
Attar disait de lui qu’il était le « point de mire des suivants (musulmans de deuxième et troisième génération), le plus savant des hommes éclairés, le prince des amoureux et l’étoile du Yemen ».
Quand on lui demandait : «quel état de recueillement convient-il d’avoir dans la prière ? », il répondait : « Un état tel que si quelqu’un te frappe avec une hache, tu ne dois pas t’en apercevoir »
Cheikh Al-Haçan Basri[(641-642- 728-729) 21-110 de l’Hégire] Surnommé Abou Seid el-Haçan ben Abil-Haçan Yecar,
Né à Médine, il fut élevé dans la maison de l’Envoyé (saws) et siégeait parmi les compagnons ; son prénom « Haçan » lui fut d’ailleurs donné par Omar (que Dieu l’agréé) qui invoquait les bénédictions de Dieu sur lui. Son père était un esclave affranchi de Zayd Ibn Thâbit, et sa mère une esclave affranchie de la Mère des Croyants, Oum Selama, laquelle prenant soin de lui comme son propre fils, l’allaitait de son lait béni et disait : « Mon Dieu, accorde ta grâce à cet enfant et fais qu’il devienne le modèle de la Famille »
Al Ghazzali dira de lui : « Il est celui dont les paroles étaient les plus proches de celles des Prophètes et celui dont l’exemple se rapprochait le plus des Compagnons du Prophète – paix et bénédictions sur lui. »
confirmant les propos de L’Imâm An-Nawawî à son sujet : « il est une sommité, un érudit raffiné, un jurisconsulte, un homme de confiance, un dévot, un ascète au savoir abondant, au discours éloquent et au visage gracieux.
Son éminence est relevée dans tous les doctes traités islamiques ( jusrisprudence, hadiths, ascétisme, soufisme…). Lui-même composa une exégèse du Coran (Tafsîr Al-Qur’ân) et un traité sur les vertus de La Mecque, (Fadâ’il Makkah).
Rûmi le juche au sommet de l’Amour divin. Attar, quant à lui, le surnomme le « nourrisson de la prophétie », le « sanctuaire de la science », le « président des hommes d’élite ».
D’une piété ardente inégalée, il pratiquait la supplication confiante en la volonté et la Miséricorde divines. Puit béni de science, jouissant de la considération de tous, le peuple se pressait autour de lui pour écouter son homélie du vendredi et requérir ses précieux et judicieux avis ; nul alors ne pouvait retenir ses larmes trahissant des cœurs débordant d’amour divin. Maslamah Ibn `Abd Al-Malik ne disait-il pas : « Comment peuvent s’égarer des gens qui comptent parmi eux un homme comme Al-Haçan… » ?
Il enseignait que la racine de la religion était « l’abstention de toute mauvaise action et la crainte du Seigneur Très Haut » deux conditions essentielles pouvant être altérées par la convoitise, laquelle engendre la mort du cœur comme il le signifiait en disant à propos des savants : « le plus grand malheur pour un savant est que son cœur vienne à mourir et reste dans les ténèbres par suite d’un amour exagéré pour le monde ».
Lui-même, humble serviteur qui considérait toute autre personne supérieure à lui, nourrissait une telle crainte du Seigneur, qu’on le voyait souvent pleurer et jamais rire.
Alors qu’il accompagnait un convoi funéraire et qu’on eut déposé le corps dans la tombe, il fondit en larmes en s’écriant :
« Ô vous qui êtes ici ! Cette tombe est notre dernière étape dans ce bas monde et la première dans l’autre monde. D’où vient donc votre goût pour une vie qui finit de cette manière, et pourquoi ne craigniez-vous pas l’autre vie qui commence là où la première finit ? Ô gens de peu de prévoyance ! Puisque tel est le commencement de votre fin dernière, pourquoi témoignez-vous une telle incurie pour les intérêts de l’autre monde ? »
Une autre fois, jonché sur un toit, il pleurait si abondamment que ses larmes atteignirent les vêtements d’un passant qui lui demanda si c’était de l’eau propre « non, répondit-il, ce n’est pas de l’eau propre puisque ce sont les larmes d’un prévaricateur. Dépêche-toi d’aller te laver ».
«On raconte également, qu’un jour les esclaves de Bassora se dirigèrent vers lui et dirent:
« Ô pieux de la religion! Nos maîtres nous maltraitent, leurs coeurs ont durci envers nous et nous sommes venus à toi pour que tu incites à l’affranchissement des esclaves dans ton prochain sermon du vendredi ».
Il accepta leur demande et promit de donner suite à leur souhait. Des vendredis se succédèrent sans que Haçan Basri évoque le souhait des esclaves. Un vendredi, il monta sur la chaire et donna un sermon sur l’affranchissement des esclaves. Chaque fidèle ayant entendu le sermon dans la mosquée libéra son esclave après la prière.
Une fois affranchis, ces esclaves se réunirent chez Haçan Basri et lui parlèrent en ses termes :
« Ô pieux de la religion, nous avons un reproche à te faire« .
« A quel sujet ? », répondit-il.
Ils dirent: « Pourquoi as-tu attendu toutes ces semaines pour parler de notre affranchissement alors que tu savais à quel point nous en avions besoin? »
Il leur répondit en ces termes: « Ce qui m’a retardé, c’est que je n’avais pas d’esclaves ni de quoi en acheter un. Lorsque Allah m’a accordé un peu d’argent [en travaillant pour l'obtenir], j’ai acheté un esclave et ensuite je l’ai affranchi. Ainsi, lorsque j’ai appelé les gens à affranchir leurs esclaves dans mon sermon, leurs coeurs étaient ouverts à ma parole, car j’avais appliqué en premier lieu ce que je demandais à autrui. »
Tant d’autres anecdotes nourricières de Haçan Basri sont à découvrir dans le mémorial des saints !
Vous pouvez également lire des renseignements complémentaire sur Haçan Basri à cette adresse : http://www.islamophile.org/spip/article153.html
Mohammed Vâci
Humble disciple des suivants, accompli du modèle prophétique (Loi et Voie) pratiquait l’ascétisme et disait :
« Quiconque pratique la modération dans les désirs n’a besoin de personne ».
Une fois, il dit à Mâlik Dinâr : « Ô Malik ! Il est plus difficile de retenir sa langue que de garder son argent. Quiconque retiendra sa langue atteindra certainement l’objet de ses désirs »
Rabi’a ‘Adaviyeh
Totalement abandonnée et dévouée au Seigneur, elle était considérée comme faisant partie des « hommes d’élite » par son degré de pénétration des mystères (*)
Haçan Basri ne faisait ses homélies qu’en sa présence et alors que les cœurs s’embrasaient, il s’adressait à elle ainsi : « Ô Rabi’a ! Le feu qui s’allume dans ces cœurs vient tout entier d’un seul de tes soupirs », flamme incandescente d’une femme que l’Amour divin consumait.
« Lire la biographie de la Noble Dame Râbi`ah Al-`Adawiyyah, c’est être ballotté entre les flots de lumière, les effluves de couleurs et l’odeur des parfums spirituels. Les événements extérieurs de sa vie sont relativement peu nombreux… Mais les événements intérieurs, propres à son âme céleste, sont innombrables. La raison humaine ne peut concevoir les degrés de l’amour qu’a gravis cette femme dans la recherche effrénée de Celui qu’elle aime….lire la suite
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(*) [ l’homme et la femme de par leur nature essentielle « une » peuvent atteindre la même perfection. Il est d’ailleurs dit que la première personne à se placer au rang des hommes d’élite au jour de la Résurrection sera mariam (mère de Jésus -salut sur lui-).]
Suite…..

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les commentaires accompagnant le livre sont très intéressants , ça nous laisse sur notre faim et c’est très bien …. continuez ainsi
Assalam aleykoum,
Merci pour votre soutien ; que Dieu vous illumine.
je suis tres content de voire ce site mon émail est jrndao@hotmail.com éliminons tou ce qui n est pas dieu dans nos coeur et on sortira dans le noir
que le détenteur du trone vs bénisse car vs ns avez éclairci pas mal d chose sur ses saint hommes que DIEU vs protége d satan et vs appuie dans votre démarche
marche vers l’arbre qui de tout temps effectue le renouvellement;chaque pièce,espèce ou espace lui doit vie.
origine de la quintèssence de l’essence du sens,il constitue la pureté du nouveau né.
sa beauté si splendide se manifeste sur son feuillage
cet arbre mystique et originel est ce qu’il y a de plus intelligible pour le doué d’intelligence qui le cherche à travers la personne qu’il est:puisque la seul qui soit en mesure de te situer par rapport à la fixité de ses racines est la feuille
si le calme peut permettre cela,alors autant mourir.
tout ce qui tourne au tour désigne un caché très subtile et dont on ne peut s’approcher que par un total déploiement de soi-même
il arrivera un temps oû seule la certitude qu’il y a de l’eau dans la vase pourra nous éviter l’égarement;une idéale que seule la lumière
pourra permettre,mais s’agit-il de celle solaire?
la clarté qui peut permettre cela ne saurait être sous l’emprise des
notions temps,espace:ELLE est partout la même demeurant constante dans
la plus microscopique partie ou cellule du cosmos
Cheikh Ahmadou Bamba est le Serviteur du Prophete. PSL