Coran : Parole divine ?

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« Nous leur ferons voir nos signes aux horizons et en eux-mêmes
jusqu’à ce que leur apparaisse que ceci est la Vérité
»
(Coran XLI, 53)

On aimerait prouver La vérité. Mais c’est Elle qui prouve. C’est par la lumière qu’on voit.
La Révélation est à considérer comme le degré le plus sublime de cette Force mystérieuse, évidemment Supra-humaine (Transcendante) dont l’Ange Gabriel « Ruh », pur Esprit, est le médiateur, puisque totalement indépendante de la volonté individuelle, et de celui qui la transmet et de celui qui la reçoit.
Pour ce qui est de la vérité coranique, depuis plus de quatorze siècles des humains y ont moulé leur vie (aujourd’hui fondement de foi de plus d’un milliard de personnes). Elle a donné naissance à une grande civilisation avec ses saints, son architecture, son art, ses sciences, son artisanat, dans une unité remarquable malgré la diversité des ethnies représentées. Elle conserve -malgré tout le mal qu’on en dit et tous les maux dont elle souffre- un pouvoir miraculeux sur les cœurs en restant une voie vivante de sainteté. Comment en imaginer la fausseté, stérile par définition ? Ce sont là des preuves qui n’en demandent point d’autres. Toutes autres preuves ne peuvent être que confirmation, affermissement, onguent d’apaisement, une grâce qui inexorablement repousse le doute, une Miséricorde à travers l’obscurité du siècle.

La grâce

Pur don divin, la grâce de la foi implique la reconnaissance de La vérité comme on reconnaît son semblable. Cette révélation -et c’en est une- qu’on ne peut mettre en équation est pourtant la plus réelle qui soit ; bien qu’inexprimable, elle est une preuve infaillible qu’aucun discours ne peut ébranler.

Impeccabilité et inimitabilité de la langue coranique

«Dieu fait descendre le plus beau des messages : un Ecrit harmonieux en ses reploiements. Ils en ont la peau qui frissonne, ceux qui craignent leur Seigneur ! Mieux : elle s’attendrit, et c’est ce que fait leur cœur au Rappel de Dieu » (Coran XXXIX, 23)

La puissance du Verbe, par l’interpellation de sa profondeur élevée et insondable, donne au Coran sa force incantatoire, son inimitable et incomparable beauté. C’est le seul miracle -i’jâz- revendiqué par l’Islam et constitue à lui seul les preuves de son origine divine. C’est ainsi que Labid, un grand poète arabe anté-islamique, quoique idolâtre, fut saisi et s’avoua vaincu ; il dit : « De mes vers, je n’ai plus aucune souvenance, car ma mémoire toute entière a été absorbé par les versets de la Révélation » Il continuera à écrire des poèmes, mais au service de la foi. Omar, compagnon du Prophète, se convertira, lui aussi, sous l’effet des versets, ces signes miraculeux, tandis que Walid Ben Mugheria qui incarnait l’orgueil littéraire de son époque, exprimait ainsi son opinion sur le « sortilège du Coran » : « Ce que j’en pense ? disait-il à Abou Djehl qui l’interrogeait, je pense que rien ne lui ressemble… il est quelque chose de trop élevé pour être atteint » (Malek Bennabi)

Il faut savoir qu’en Arabie, à l’époque où la révélation est descendue, les poètes jouissaient de la plus haute considération. Ils étaient, dit-on, la fleur de l’éloquence. Leurs œuvres, qui célébraient les exploits des héros, les gestes de générosité, exprimaient les joies et les tristesses de l’amour…étaient récitées, psalmodiées, suspendues au mur de la Kaaba pour être soumis au jugement populaire. Imprégnés de ce génie poétique, les Mecquois incrédules qui, malgré tout, ne pouvait nier la beauté du Coran, traitaient Muhammad de « poète possédé ». Ils trouvèrent ce répond : « Nous ne lui avons pas enseigné la poésie » (XXXVI, 69). Parmi eux, les députés Quoraïches se demandèrent ce qu’ils diraient de Muhammad à tous ceux (venus de l’extérieur) qui les interrogeraient à son sujet. Ils songèrent tout d’abord à dire de lui qu’il était un devin, mais comme il n’avait ni leurs marmonnements, ni leur emphases rimées, ils pensèrent qu’il était préférable de le faire passer pour une possédé (LII, 29) ; après réflexion, et comme il n’avait aucun symptôme d’un possédé, ils mettraient en avant sa qualité de poète : c’était embarrassant : sa poésie ne correspondait pas aux mode de versification alors en usage. Que dire alors ? Accomplissait-il des opérations magiques pour le traiter de sorcier (X, 2) ? Non ! Ils tombèrent finalement d’accord pour dire qu’il était en possession de charmes puissants au moyen duquel il semait la discorde dans les familles, séparait le frère du père, le fils du père, le mari de la femme.

Ces attaques étaient la reconnaissance implicite du caractère unique de la prédication coranique. Si ce n’avait été la violence de leurs intérêts et de leurs passions si gravement lésés par la pure doctrine, tous avaient été maintes fois sur le point de succomber au charme.

C’est dans ce miracle coranique permanent que se trouve l’explication de conversions foudroyantes. C’est pour cette même raison qu’une telle force est capable de se perpétuer jusqu’à aujourd’hui et que même à travers les « traductions » chaque nouvelle lecture s’avère être une découverte. Mais rien évidemment ne saurait remplacer la saveur particulière qui émane du texte originel. Dans toute autre langue, un « je ne sais quoi » manque ! Les intraduisibles résonances….

Expansion de l’Islam

Un autre miracle coranique et par extension de l’Islam, c’est son expansion tout aussi foudroyante dans les deux premiers siècles qui ont suivi la Mission prophétique. Une conquête aussi immense avec des moyens aussi faibles ont un caractère mystérieux qui a frappé les historiens les plus honnêtes.

« Mohammad (SAW) , le Prophète, mort, l’Islam crève définitivement les frontières de son Arabie natale. Un siècle après, soit vers le milieu du VIlle, il s’étend de l’Espagne à l’Indus et de l’Asie Centrale au Sahara. [...]
D’un côté, quelques troupes d’hommes à l’équipement rudimentaire des arcs, des flèches, des lances, des épées ; de l’autre, des armées puissantes, lourdement et savamment organisées, pourvues de traditions séculaires.
Ici, un pays pauvre, l’Arabie, avec de grands espaces vides ; là, les terroirs de vieille civilisation, les vallées des grands fleuves, Egypte ou Mésopotamie, les plaines syriennes, les rivages actifs de la Méditerranée.
A qui va la victoire ?
Au moins nombreux, au plus pauvre.
Et tout cela d’entrée de jeu.
Et tout cela consommé en l’espace d’un siècle!
»
( André Miquel, Professeur au Collège de France)


Le Messager

● Muhammad (saws) fut traqué, hué, insulté, contraint à l’exil, se trouva obligé de prendre le glaive pour avoir proclamé « Il n’y a de dieu que Dieu ». On lui offrit toute la richesse du pays pour qu’il cessât sa prédication ; il demeure inflexible. Rien, aucune proposition de luxe, de royauté ou de gloire ne le fera fléchir. Il continuera la lutte jusqu’au bout dans le sacrifice. Sans cette Force surhumaine comment aurait-il pu braver, endurer et résister aux vents déchaînés durant plus de vingt ans ? Imagine-t-on : plus de 20 ans ! Comment pris dans ces tribulations aurait-il pu mener la vie de pauvreté, d’humilité et de générosité qui était sienne ?

● Ses disciples étaient persécutés : on les emprisonnait, on les battait, on les privait de manger et boire, on les maintenait étendus sur le sol brûlant aux heures de la plus grande chaleur pour les contraindre à renier leur foi. Bilal, le premier muezzin de l’Islam (celui qui appelle à la prière) était promené comme un chien avec une corde de fibres de verre qui lui lacérait le cou, puis on l’étendait sur le dos, une énorme pierre écrasant sa poitrine, sur une plaine de sables fumant de chaleur, à tel point qu’un morceau de viande pouvait y cuire. Un certain Ammar fut revêtu d’une cuirasse de fer et maintenu sur le sol, exposé aux rayons flamboyants du soleil au zénith ; d’autres étaient écartelés. Ils endurèrent et ne cédèrent pas. (1)

● Imagine-t-on un homme parfaitement sain de corps et d’esprit, d’une probité  -reconnue même par ses ennemis les plus acharnés-  affirmer à pas moins de 120 reprises (sans compter les versets où Dieu parle à la première personne) que le Coran est l’œuvre de Dieu ? Il disait : «Je ne vous ai rien apporté de ma propre initiative. Tout cela m’a été révélé par Dieu. Tout ce que je peux posséder Lui appartient. Ce Message dont l’humanité entière est incapable de produire l’équivalent est le Message de Dieu. Chacun de ses mots m’a été révélé par Lui et toute la Gloire Lui en revient ». Il ne s’est jamais attribué aucun mérites, ni dans ses paroles, ni dans ses actions « Les actions et la vie du Prophète étaient des témoignages catégoriques sur sa sincérité à tel point que l’Arabe mal dégrossi disait en le voyant : Par Dieu, ce visage ne peut être le visage d’un menteur » (Al Ghazzali)

● Il n’avait aucun contrôle sur les révélations. Entre les premiers messages et les suivants, deux ans se sont écoulés, deux ans ! Comment concevoir une aussi longue attente alors que l’enjeu était si grand ? Sans compter que la patiente n’est pas la vertu du diable ! On pourra remarquer également que certaines sourates s’appliquent à des événements qui ne se produiront que beaucoup plus tard et qu’il était impossible de prévoir.

● Imagine-t-on un illettré dans ses retraites solitaires compulser ou se faire lire des livres (telle la Bible) pour en donner une nouvelle perspective, historiquement plus plausible, et ce, dans un arabe impeccable (XXVI, 195). Ne remarque-t-on pas que le Livre Divin n’est établi sans aucun plan selon les méthodes connues ? Ces soupçons ont eu leur répondant : « Ils ont dit : « Fables d’anciens, il les consigne sous dictée au commencement et à la chute du jour » (XXV,5) « dis : « Il l’a fait descendre, Celui qui connaît le secret des cieux et de la terre, parce qu’Il est le Tout pardon, le Miséricordieux » (XXV,6)

● Comment la seule capacité humaine aurait-elle pu obtenir la science insondable du Prophète (saws) ? Les gens lui obéissaient, le suivaient, le consultaient sur tout et obtenaient les réponses d’un homme le plus fin et le plus généreux qui soit, adaptées à chaque circonstances, à chaque mentalité, sur ce monde et sur l’autre. Une connaissance qui ne serait qu’apprise ne serait qu’une copie fournie sans les clés. « Elle aurait eu des ailes attachées et non déployées et elle ne serait qu’une image de la Science et non pas la réalité et l’âme de la Science » (2). Dessiner une lampe ne donne pas de lumière.

● Voir quelques « signes » dans La science quantitative (cliquez)
_________________________

(1) Voir « Le Prophète Muhammad » p 98 de Martin Lings, Editions du Seuil
(2) Sultan Valad, « Maître et disciple » pp 157-158 Sindbad

 


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