Science, hasard et Foi

« Il n’y a rien, rien, rien. Mais s’il n’y a rien,
quelle est donc cette lumière qui me révèle le rien
? »
(Gustave Thibon)

Science et foi

La science actuelle qui utilise le mental réduit à lui même est incapable de répondre à toutes les questions alors que même à l’intérieur de ses propres limites, ses lacunes sont immenses. L’étude des phénomènes -qui ne se répètent jamais de façon identiques, réservant bien des surprises- lui donne déjà bien du fil à retordre ! Une certaine modestie l’incite à penser qu’elle s’en tiendra toujours à des vues fragmentaires, son ignorance s’amplifiant au fur et à mesure des recherches (1), Et quand bien même, par un coup de baguette magique, les faits n’auraient plus de secret , elle saurait le comment d’une partie du tout et le pourquoi de rien.

Répondre à tout a des limites : celles de la logique qui utilise un langage modelé sur des objets à notre échelle. La méthode scientifique découvre des rapports, des mesures, se borne à des descriptions. Elle ne peut pas saisir l’essence des objets de sa recherche, ne peut pas en découvrir le sens et ne peut donc pas en exprimer l’aspect qualitatif, qui seul, en est l’explication réelle ; même à l’échelle microscopique, c’est toujours l’étude de l’apparence.

Comment la raison limitée -donc bornée-, qui ne peut prévoir le temps qu’il fera plus de quelques jours à l’avance (et encore, est-on à l’abri d’un brusque changement ?) pourrait-elle expliquer par elle-même quoique ce soit qui la dépasse ? Le mental, particule de l’univers, ne peut pas embrasser cet univers. La certitude n’est pas de son ressort. « S’il essaye cependant de le faire, c’est qu’il y a en lui une étincelle de l’Intellect qui embrasse et pénètre réellement toute chose » (2) La science ne peut pas prouver ou réfuter Dieu. Le prouver revient à L’enfermer dans des limites, or le plus ne peut pas sortir du moins ; plus encore, ce qui n’a pas de limites ne peut être nier : c’est hors de quoi il n’y a rien, qui implique toutes les particularités et limitations. « Celui qui atteste Dieu témoigne toujours de Dieu et celui qui nie Dieu en témoigne aussi car l’affirmation n’existe pas sans négation » (3) L’ombre n’existe pas sans lumière.

Quand on examine une portée musicale, on peut constater que telle note est à côté de telle autre, qu’elle donne telle ou telle vibration et que tel son en résulte, mais la « science », d’après le sens qu’on donne aujourd’hui à ce mot, s’arrête là. Or, l’essentiel de la musique est-elle dans une telle évaluation ? Les notes ne sont-elles pas les lettres de l’esprit, la trace du Principe autrement grandiose qui m’interpelle et dans laquelle je me re-connais ? La partition existerait-elle sans le génie, sans cette unité manifestée dans une forme qu’est précisément la partition ?

L’intérêt de la partition, comme l’intérêt de l’univers, est en le déchiffrant d’appréhender, par une perception intuitive, la puissance créatrice qui s’y révèle, de se laisser porter et envoûter par la grandeur et la beauté. La réalité de la musique est inexprimable -et non pas inintelligible ou incommunicable-. Que sont à côté de cette magnificence, les termes empiriques que désignent les notes ? Prouves-t-on la musique à un sourd ?

Il en est de même pour la physique qui fait des relevés et qui reste impuissante à exprimer ce qui la dépasse. Tout réduire à des explications revient à éliminer l’impalpable, la seule saveur irréductible. Nier Dieu, c’est nier la musique des notes et de l’univers. C’est être incurablement sourd et aveugle : c’est avoir le cœur plus dur qu’une pierre « car il y a des pierres d’où jaillissent les ruisseaux, d’autres se fendent pour qu’en surgisse l’eau, d’autres s’affaissent par crainte de Dieu… » (Coran II, 74)

______________

(1) Les scientifiques s’accordent, en effet, pour dire qu’ils n’en sont qu’au début de leurs recherches. La possibilité universelle étant illimitée, les découvertes peuvent l’être !
(2) Titus Burdkart
(3) Rûmi


Le hasard

Si dans la pénombre il est difficile de décrire un objet, il est encore plus ardue d’appréhender tout l’espace, les évaluations étant faussées par une vision limitée. Comment alors entrevoir l’origine ?

C’est en quelque sorte, la problématique sur laquelle butte nos sciences. Ne s’appuyant sur aucune certitude qui les éclaire, elles ne formulent globalement que des approximations voire des hypothèses -étayées par quelques « preuves » qui les présentent comme vraies-. L’explication de l’origine est alors pure élucubration mentale. Il en est ainsi de la théorie du hasard, postulat posé comme Cause première de l’univers. Totalement insatisfaisante, allant à l’encontre, et des faits d’observation, et de la logique dont elle se réclame, celle-ci nous explique que disposant de l’infini du temps et d’un infini de combinaisons possibles, notre univers résulterait d’une de ces combinaisons.

▪ Quelle est l’origine du temps et des possibilités évoquées ? Pourquoi cette chance infinitésimale se serait produite et pourquoi l’humanité devrait s’en interroger et s’évertuerait à vouloir l’expliquer ? Quelle en est la raison d’être ?

▪ N’est-il pas contradictoire d’ajouter une qualification au mot « infini » ? L’infini peut-il procéder du temps qui par nature est fini ? Seul le terme « indéfini » -extension dont les limites peuvent être reculées à perte de vue- peut lui convenir. On peut compter 1, 2, 3…….indéfiniment, décompte qui cependant s’achève avec le temps. De plus, est-il plausible de faire coexister deux infinis sans qu’ils s’annulent mutuellement ?

Après ce hasard, dit premier, nous voici à examiner le hasard suivant, celui qui œuvre dans le déroulement des événements cosmiques. Quelle stupéfaction pour nos physiciens de constater que ce présumé hasard est un élément essentiel de la fertilité cosmique…la nature est ludique, déploie des trésors, laisse entrevoir des « erreurs », des imprévus…un avenir ouvert à tous les possibles. Ce hasard -ce que nous entendons ainsi par ignorance du fil conducteur- apparaît comme un merveilleux intermédiaire absorbé par le travail d’ensemble, celui-ci reposant sur des lois invariables : le soleil ne manque jamais de se lever, la nuit succède au jour, le printemps à l’hiver, la lune suit un cycle, etc.. C’est la racine d’ordre, l’assise logique qui tranquillise la raison, qui impose la notion d’un sens (1)ce qui n’exclut pas un certain désordre apparent, ce que nous entendons en fait de désordre -toujours par ignorance des causes-, un ordre imprévu, déroutant qui ne s’assimile pas à l’idée qu’on s’en fait. Pourtant, dans l’ordre total, tout est bien, (2) tout désordre partiel s’inscrivant dans un ordre plus large. Tout édifice, quels qu’en soient les modalités, les reliefs, les bas-reliefs, les sculptures, les détails, les éclats, les ombres, exige un génie et une structure fondamentale. C’est ce qui constitue le chef-d’œuvre. Comment ne pas être ébloui par la somptuosité du cosmos ?

Que vienne par hasard, un ensemble d’une si grande complexité, fécond, luxuriant, aussi cohérent, harmonieux, postulant de l’improbable sur de l’improbable à la énième puissance, conscient de lui-même jusqu’à élaborer la théorie de son cas………….
__________________

(1)Dans l’univers, l’ordre est évident. Quelle est l’origine des lois ? Comment, contrairement à tout ce qui existe sont-elles insensibles au changement ? L’astrophysicien Hubert Reeves a affirmé que la grande unité de notre univers, vérifiable sur tous les plans, donne l’intuition d’un sens.
(2) La liberté absolue n’appartenant qu’à Dieu, elle se manifeste relativement dans l’univers. Le hasard remonte à la liberté.

Retour catégorie

Retour à l’accueil

Vous pouvez laisser une réponse.

4 Commentaires Commenter.

  1. le 1 août, 2008 à 18:05 chauffage écrit:

    texte très bien écrit, pas facile mais tres bien

  2. le 1 août, 2008 à 22:27 aminour écrit:

    Bonsoir,

    Merci. « Dieu est la lumière des cieux et de la terre »…

    Au plaisir de vous lire.

  3. le 27 octobre, 2009 à 12:55 la pierre écrit:

    merçi pour tout qu’Il te fasses terminer ton voyage.

  4. le 28 octobre, 2009 à 11:32 aminour écrit:

    Salam,

    Merci à vous pour votre passage et vos pieux souhaits qui vous reviennent également.
    Que Dieu illumine votre coeur. Amîn

Laisser un commentaire

ALL FOR ISLAM |
Ammaara's blog |
... de Christ et c'est tout. |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mchefatima
| Etat et religion
| Histoire chrétienne