L’Amour évangélique

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Trois Noms divins calligraphiés :
Er-Rahman (Le Tout-Miséricordieux), Er-Rahim (le Très-Miséricordieux), El Waddud (le Très Aimant)


 L’amour prôné dans l’Evangile, ce secret du coeur (« aimez-vous d’un cœur pur ») n’est pas l’apanage exclusif du Christianisme. Toute tradition complète comporte cette voie.

Tout est question de prédominance : puisqu’il faut aimer Dieu « en Esprit et en Vérité », on ne peut L’aimer sans Le connaître, et on ne peut Le connaître sans L’aimer. L’amour de Dieu ne saurait être en dehors de la vérité ; il lui appartient. C’est une étape élevée et peu de gens peuvent y prétendre.
Si Jésus a dit qu’il fallait être capable de haïr les siens pour le suivre (pendant coranique LVIII, 22) et aimer les autres comme il les a aimés, c’est bien qu’il ne se réduit pas à la sentimentalité et encore moins à un sentimentalisme béat et mielleux, le plus courant de nos jours.
La vérité est tout ce qu’il y a de plus inconfortable ; elle nécessite l’arrachement au milieu coutumier comme l’a exigé la foi d’Abraham, l’Ami de Dieu et comme l’a dit Muhammad (saws) : «heureux les étrangers » et
« Ceux que Dieu aime le plus sont ses serviteurs esseulés…ceux qui n’ont pour seul refuge que leur religion. Le jour du jugement dernier ils seront conduits devant Jésus fils de Marie, que la paix soit sur lui. » (Hadith Tirmidhi, Iman, Ibn Maja)

L’Envoyé de Dieu (saws) nous a indiqué cette prière :
« O Dieu, nourris moi de Ton amour, de l’amour de celui qui t’aime et de l’amour de ce qui m’approche de ton amour »

Amour et Rigueur

Ainsi, bien que le Christianisme originel soit essentiellement une voie d’amour, le Christ n’a pas dit « Je suis l’Amour » mais « Je suis La Vérité, La voie, la Vie ». Si donc la vérité est Amour, selon toute justice, elle est aussi faite de Rigueur : le Trésor de Colère des Evangiles. Par sa nature même elle rejette l’erreur, comme la mer rejette l’écume ; « l’erreur est évanescente » est-il énoncé dans le coran. De même que le bâton de Moïse transformé par la Grâce de Dieu en serpent avala les cordes et les bâtons de Pharaon (Coran VII, 117), de même la vérité engloutie toute présence du faux et de l’illusoire. La vérité est comme le soleil à son Zénith : elle ne laisse aucune place pour l’ombre.

« Dieu pardonne les péchés en totalité » est-il encore énoncé dans le Coran. Il est Tout Pardon pour tous ceux qui reviennent de leurs erreurs, même les plus graves : faut-il encore reconnaître qu’on est dans l’erreur pour pouvoir se repentir ! Lorsque Dieu veut du bien à quelqu’un, dit Ghazzali, il lui montre ses erreurs, lui fait aimer l’obéissance : ignorer ses transgressions et son indigence, le fait de se voir d’un œil satisfaisant est le signe d’une extrême imbécillité et ignorance… Accepter tout, sous prétexte que Dieu est amour est de la pseudo-tolérance. Ce qui est acceptable aux yeux des mondains ne l’est pas forcément, voir même pas de tout, au regard de La vérité. Ce que la société tolère et qu’elle décore du nom de tolérance, au regard de la vérité risque fort de n’être pas toléré.

La vérité tranche et c’est le jugement qui exprime un rapport de causalité ; on ne récolte que ce que l’on sème ; celui qui fait du mal le fait à soi-même, celui qui fait du bien le fait à soi-même ; de même qu’en plantant une graine de chardon, il ne poussera pas des roses. C’est une des significations des paroles de Jésus-que Dieu le salue- : « qui tire l’épée périra par l’épée ».

Le croyant ne peut savoir ce que Dieu fera de lui, il ne peut qu’être partagé entre la crainte et l’espoir : il ne peut connaître son degré de sincérité :

« la sincérité est un secret parmi Mes secrets que je dépose dans le cœur de ceux que j’aime parmi Mes serviteurs » (hadith qudsi),

son degré de pureté :

« le polythéisme caché est telle une fourmi noire sur une pierre noire par une nuit noire » (hadith)


La charité
(en allusion à la « charité chrétienne»).

Il y a deux sortes de charité :

- la charité religieuse qui s’exerce par le don de différentes aumônes dont on espère une récompense.

- la charité spirituelle ; celle-ci ne s’improvise pas, n’étant pas une morale mais une vertu, elle est universelle. Elle n’est l’apanage d’aucun groupe.
Comme toute vertu, elle est suspendue à la Grâce divine : don rare que Dieu accorde à qui Il veut. Cette charité, basée sur l’Amour et inséparable de la Vérité découle d’une station spirituelle élevée. Toute la volonté du monde ne peut y suffire pour l’atteindre, non plus qu’en se réclamant du Dieu-amour. Il faut avoir cet état d’innocence, la simplicité évangélique (fakr), de celui qui est totalement pur et réceptif au don divin ; celui qui en est parée ne peut être que charitable. Cette générosité est sans émotion et ne demande rien en retour. La bonté qui ne sait plus qu’elle est bonté… comme elle l’est chez les Envoyés et les saints. Quant au commun, à défaut d’en vivre réellement, on s’en repaît et on s’en gargarise. On va même jusqu’à attribuer cette générosité aux fanfaronnades médiatiques où les uns et les autres se rengorgent et se glorifient mutuellement dans leur plus bel ego.

« J’ai travaillé sept ans à la guerre sainte contre mon âme pour arriver au point de ne faire aucune différence entre quelqu’un qui me fait cadeau d’un dinar et quelqu’un qui me fait une injure » (Al-Hirrâlî )
Cette citation permet de mieux comprendre la parole de Jésus, qui enjoint de « tendre l’autre joue » à celui qui nous a giflé. Contre toute apparence, la mort à l’ego, fait sortir du champ action-réaction.

«Bonne et mauvaise œuvre ne seront pas égales. Repousse celle-ci par ce qui est meilleur…»
«Rare perfection qu’atteignent seulement ceux qui sont patients, ceux qui ont reçu un immense don»
….( Coran XLI, 34-36)

« … il prétend que tu es en faute, alors que tu montres ta perfection : tu es le bien-aimé de Dieu » (Rûmi)

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