Certaines prescriptions
Comme déjà dit dans les cinq piliers, toutes règles visent à rétablir l’homme dans sa pureté originelle et portent ainsi leur efficacité en elles-mêmes.
« ..La mère impose des règles à son enfant et la règle que Lui vous impose, c’est qu’Il rende vivante en vous la part qui est la Sienne » (Karaqâni)
Dans toute pratique, c’est la sincérité dans l’intention qui fait la différence ainsi que Dieu l’a dit à propos du sacrifice animal :
« ..ni leurs chairs, ni leur sang n’atteindront Dieu, mais seule, la piété venu de vous L’atteindra… » (Coran XXII, 36)
et ainsi que l’a enseigné le Prophète Muhammad (saws) :
« les actions ne valent que par leur intention »
« C’est la droiture de son intention qui fait la droiture de l’action d’un homme »
L’intention, c’est l’esprit qui préside à l’acte et c’est par la sincérité que la vie est insufflée aux œuvres.
L’obéissance, dans l’intention droite, est donc la base de toute observance : Dieu sait, nous ne savons pas. Car, si l’on peut considérer certaines choses comme éloignées de notre compréhension, c’est uniquement à cause d’une faiblesse, d’une incapacité à les saisir dans leur vérité profonde. C’est ainsi que l’adoration sincère dans la conscience de notre indigence constitue la piété. C’est par cette piété que les astreintes ont leur fonction et leur incidence sur la personne qui s’y soumet -le bienfait spirituel, psychique et physique qu’on en retire est alors incontestable- quelques soient par ailleurs les explications diverses que l’on peut en donner. Il en est ainsi de certaines restrictions dont il va être question.
Restrictions alimentaires
Déjà, dans Epitre aux romains 14.21, on peut lire « il t’est bon de t’abstenir de viande ou de vin, ou de tout autre chose qui occasionnerait à ton frère chute, scandale ou faiblesse ». Jésus, lui même qui observait la loi juive, par exemple, ne mangeait ni porc, ni viande non consacrée.
«Dieu a seulement déclaré illicite pour vous la chair d’une bête morte, le sang, la chair du porc et ce qui a été consacré à un autre que Dieu ...»
● Le sang.
Dans Deutéronome 12, on lit : « garde toi de manger le sang car le sang c’est l’âme… ».
Le mot « dam » = sang est dérivé du mot Adam. Le sang est support de vitalité, véhicule de la chaleur animatrice en correspondance avec le feu. (quand on se met en colère, le sang chauffe). Les anges furent créés de lumière divine ; ceux qui se révoltèrent à la suite d’Iblis perdirent la luminosité de leur nature pour n’en garder qu’une chaleur obscure. De là vient l’interdiction du sang comme nourriture, son absorption « entraînant celle de ce qu’il y a de plus grossier dans la vitalité animale, et qui, s’assimilant et se mêlant intimement aux éléments psychiques de l’homme, peut effectivement amener de fort graves conséquences. De là aussi l’emploi fréquent du sang dans les pratiques de magie, voire de sorcellerie… » (René Guenon)
On sait également que le sang contient beaucoup d’acide urique, substance toxique pour l’homme.
● La viande non consacrée.
De par son origine divine, tout ce qui est sur terre a une fonction et un chemin. L’animal qui a aussi son chemin (IV, 37) nous sert, entre autres, de nourriture : quand notre geste de mise à mort est accompli en Son Nom et par notre reconnaissance, c’est une mort sacrée pour l’animal et une nourriture bénie pour nous. De plus, l’incision -qui doit être effectuée d’un seul mouvement- est pratiquées sur les veines jugulaires laissant intactes toutes les autres veines du cou ce qui provoque la mort, sans douleur, par hémorragie : le sang de l’animal est ainsi évacué ce qui rejoint le bienfait de ne pas absorber de sang. Et pour compléter ce qui a été dit précédemment : un sang non éliminé pénétrerait dans les tissus et les organes par infiltration = contamination par acide urique.
● Le porc.
Ne dit-on pas de quelqu’un qui est sale ou qui est vil dans ses actes, qu’il est un porc ? Qu’une maison sale et mal rangée est une porcherie ? Le porc est un animal malpropre qui se roule dans la fange, se nourrit de ses excréments : il symbolise l’impureté. Il symbolise également la goinfrerie, la voracité et l’ignorance (image évangélique des perles jetées aux pourceaux).
De même qu’on évite ce qui peut souiller l’âme, de même s’abstenir de ce qui symbolise cette souillure (le symbole matériel renforce la conscience spirituelle) ne peut qu’avoir un effet bénéfique en jugulant certaines caractéristiques de l’animalité chez l’homme. Toute nourriture absorbée n’a pas qu’une incidence physique : se nourrir d’une chose, c’est se l’assimiler.
De plus, et bien que ce ne soit pas l’essentiel, la science médicale est d’accord pour affirmer que le porc est porteur d’un grand nombre de parasites, de germes pathogènes et qu’il ne se débarrasse que de 2 % de son acide urique. Certains disent : « maintenant les porcheries sont propres »… ce n’est pas la porcherie qui fait le porc !
En Islam, la nécessité faisant loi, ces interdictions n’ont d’ailleurs pas un caractère absolu puisque :
«… Mais quiconque est contraint à en manger sans intention d’être rebelle ou transgresseur, nul péché ne sera sur lui. Dieu est Absoluteur et Miséricordieux» (fin du verset cité en début)
Restrictions sur les boissons fermentées et les jeux de hasard
« Vous qui croyez, l’alcool, le jeu d’argent, les bétyles, les flèches (divinatoires) ne sont que souillure machinée de Satan.. Ecartez-vous en, dans l’espoir d’être des triomphants
Satan ne veut qu’embusquer parmi vous la haine et l’exécration sous forme d’alcool et de jeux d’argent, vous empêcher de rappeler Dieu et de prier. N’allez-vous pas en finir ? » (Coran, V 90-91)
● Les boissons fermentées
Sur le plan spirituel, le musulman doit se réserver pour le nectar paradisiaque. S’abstenir de boire accentue la force et la portée du symbole. Sur un plan plus formel, Dieu dit que l’alcool est source d’avantages et d’inconvénients mais que ses inconvénients dominent ses avantages (Coran II, 219) ; puis Il nous invite à ne pas se trouver en état d’ivresse au moment de prier (Coran IV, 43) ; enfin, Il nous demande de nous en écarter (Coran V,90). Ce processus éducatif s’est étalé sur une période de plusieurs années dans un milieu de grande consommation d’alcool pour qu’enfin le musulman se préserve et préserve la communauté. On sait combien l’alcoolisme a -et fait encore et toujours- de ravages ! (En France, par exemple, il a été jusqu’à engendrer des tares transmises sur plusieurs générations endommageant les qualités héréditaires de villages entiers).
Des professeurs en biochimie sont d’accord pour affirmer que l’alcool est un « poison familier » lequel, découvert à notre époque, aurait été classé dans le tableau B des médicaments à usage dangereux.
Il serait honnête de reconnaître qu’on absorbe des boissons alcoolisées pour la sensation euphorisantes qu’elles procurent, voire même pour « oublier » ; si elles nous rendent gais, elles nous rendent autres… au lieu de demander aide et patience dans l’invocation de Dieu et la prière, on Lui associe une boisson en y prenant appui, appui dont on va devenir très vite dépendant.
● Les jeux de hasard
L’Islam condamne vigoureusement les jeux de hasard classés dans le même registre que l’alcool en tant que pratique relevant du « shirk » (association à Dieu). ; Au lieu de placer sa confiance en Dieu, de s’appuyer sur le don divin, par cupidité, on s’appuie sur le hasard du gain sans contrepartie de labeur ! La passion du jeu est un fléau, une idole qui entraîne le joueur -et sa famille- dans la spirale infernale d’une dépendance quasiment irréversible ! Véritable malédiction.
Aujourd’hui, des campagnes médiatiques font miroiter le gain facile par des jeux présentés comme anodins telles que la loterie, les cartes à gratter…. Permettant à une minorité de se remplir les poches en exploitant la misère puisqu’en général on perd plus qu’on ne gagne… attitude contraire à l’Islam dont la sadaqah (l’aumône) est un des piliers permettant une redistribution des richesses en faveur des pauvres et procurant la bénédiction divine.
Après que le Prophète Muhammad (saws) ait récité ce verset coranique :
« La course aux richesses vous a distrait (de l’Au-delà) », il dit :
« Les fils d’Adam répètent: mon bien, mon bien. Et que possèdes-tu de tes biens, Ô fils d’Adam, si ce n’est ce que tu as mangé et consommé, ce dont tu t’es vêtu et que tu as usé ou ce dont tu as fait l’aumône et dont tu t’es séparé ?« ( rapporté par Abd’allâh Ibn Schikhîr, Mouslim)
On rapporte également une autre parole du Prophète saws :
« Lequel d’entre vous préfère à ses propres biens les biens qu’il laissera à ses héritiers ? » Ils (les Compagnons (Que Dieu les agréés) répondirent: « Il n’en est pas un parmi nous pour préférer à ses propres biens les biens qu’il abandonnera à ses héritiers. » Le Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) leur dit alors: « Sachez que vos biens sont ceux que vous avez dépensés (en œuvres pies) et que les biens de vos héritiers sont ceux que vous avez conservés (jusqu’à la mort). » (Rapporté par Ibn Massoud, Boukhâri)

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