Descente du Coran sur le cœur

» ô mon Seigneur, augmente-moi en science ! »
(Coran XX, 114)

«Dieu fait descendre le plus beau des messages : un Ecrit harmonieux en ses reploiements. Ils en ont la peau qui frissonne, ceux qui craignent leur Seigneur ! Mieux : elle s’attendrit, et c’est ce que fait leur cœur au Rappel de Dieu » (Coran XXXIX, 23)

Implication du Coran

Rappel universel et Appel

«Cad, Par le Coran porteur du Rappel ! » (CoranXXXVIII,1)
« Ce n’est qu’un Rappel pour l’univers »(Coran LXXXI, 27).
« …. Qu’ils répondent à Mon appel…. » . (Coran II, 186)

A méditer

« Un Livre que Nous avons fait descendre sur toi chargé de bénédiction, pour qu’on en déploie les signes et que méditent ceux dotés de moëlle ! » (Coran XXXVIII, 29)

Selon la Vérité

« Dis : L’Esprit de sainteté le fait descendre de ton Seigneur avec le Vrai…. » (Coran XVI, 102)

Apportant Guérison et Miséricorde

« De ce Coran, Nous ne faisons descendre que ce qui apporte aux croyants guérison, miséricorde ; mais cela ne fait qu’enfoncer les iniques dans leur perdition. » (Coran XVII, 82)

Ouverture éclatante

« C’est bien Nous qui pour toi ouvrons l’ouverture éclatante » (CoranXLVIII,1)

Par lequel Dieu guide vers Lui

« A L R Un Ecrit que Nous faisons descendre à toi pour tu tires les hommes des ténèbres à la lumière, avec l’autorisation de leur Seigneur, sur la Voie du Tout-Puissant, du Digne de Louange. » (Coran XIV, 1)

A l’exemple de Son Envoyé Muhammad (saws) dont la nature était le Coran, selon les dires de son épouse Aïcha (das)

« vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle pour ceux qui aspirent à Dieu, au Jour dernier et rappelle Dieu sans trêve » (Coran XXXIII, 21)

Le Coran,

– expression – Parole explicite (Coran XLIV, 2)- de la Parole incréée de Dieu
- Verbe divin « Original en Son Sein » (Coran, XLIII, 4)- ,

est nourriture sacrée qui doit « prendre corps » en chaque fidèle (descente sur le cœur), selon sa capacité à recevoir. Ce n’est pas le savoir de l’âne qui porte un livre qui est demandé au récitateur, mais une œuvre -témoin au jour de la Résurrection- à l’image d’une éponge qui peu à peu s’imbibe.

Compréhension du Coran

Précaution d’emploi

Honorer la Parole divine en plaçant le Livre dans un endroit privilégié.
Ecouter et observer le silence quand ses versets sont psalmodiés. (Coran VII, 204)
Le toucher et l’ouvrir en état de pureté rituelle.
Implorer la protection divine en en entamant la lecture (Coran XVI, 98)

Fréquence de récitation

« L’image du croyant qui lit le Coran est celle du cédrat : son odeur est suave et sa saveur est suave. Le croyant qui ne récite pas le Coran est comparable à une datte : son goût est délicieux mais elle n’a aucune odeur. L’hypocrite qui récite le Coran est comparable à un myrte : son odeur est bonne mais le goût est amer. Enfin l’hypocrite qui ne récite pas le Coran est comparable à une coloquinte : elle n’a aucune odeur et son goût est amer » (Rapporté par Al-Boukhari et Muslim)

Une action minime accomplie régulièrement est meilleure qu’une grande qu’on ne pourra poursuivre.
« L’action la plus aimée de Dieu est celle qui est accomplie régulièrement, même si elle n’est que peu de chose. » (Al Boukhari), Car
« Qui ne ménage pas sa monture ne parcourra pas de longue distance » a dit le Prophète (saws).

Aussi, méditer un seul verset chaque jour vaut mieux que précipitation, distraction ou prétention à l’égard de tout le Livre…. sans négliger les lettres isolées. Le Messager de Dieu (saws) a dit :
« Quiconque récite une lettre du Livre de Dieu, aura une bonne action, et une bonne action en vaut dix. Je ne dis pas que « Alif, Lâm, Mîm » est une lettre, mais » Alif » est une lettre, « Lâm » est une lettre et « Mîm » est une lettre.»

Méditation

La descente intemporelle (nuzûl) de la Révélation coranique a lieu perpétuellement pour chacun et à chaque instant (tanzîl) et ce jusqu’à l’Heure dernière.
« … Et Nous le faisons descendre graduellement » (Coran XVII, 106)
Mais comme « seul Dieu en connaît l’interprétation » ainsi qu’il l’est révélé dans le Coran (III, 7), puisque « l’Original », « sagesse sublime » est en Son Sein (Coran XLIII, 4), Il en est l’Enseigneur.

« Il enseigna le Coran » (Coran LV, 2)
« Lorsque nous le réciterons, suis sa récitation
Ensuite ce sera à nous de le rendre explicite » (Coran, LXXV, 18-19).

Rien ne sert donc d’en forcer la compréhension. Il faut seulement être totalement réceptif : s’effacer en toute confiance et toute impuissance. Chaque chose n’arrive qu’à maturité.
C’est au cœur pur, illuminé par la Lumière divine, qu’à chaque instant, la Parole de Dieu -le Coran-, après sacralisation par les purifications rituelles, va véritablement servir de nourriture spirituelle à l’orant, lui apportant une compréhension nouvelle enrichissant la précédente, ses significations étant inépuisables, ses merveilles impérissables. Les Paroles de Dieu ne changent pas, rien « ne peut se substituer» à elles (Coran X, 64), mais elles sont intarissables :
« Quand bien même tous les arbres de la terre se changeraient en calames, quand bien même l’Océan serait un océan d’encre où conflueraient sept autres océans, les paroles de Dieu ne s’épuiseraient pas. (Coran XXXI,27)
«Si, pour chaque lettre du Qur’ân, -disait Sahl Tustarî-, l’homme recevait mille degrés de compréhension, ceci n’épuiserait pas tous les sens que contient un seul verset». La Parole Divine, explique-t-il, est à « l’image » de Dieu Lui-même : infinie et incréée ; comment donc pourrait-elle être saisie pleinement par l’homme, cette créature éphémère ? » (Lumâ’, p.74).

infinité qu’on ne peut réduire à une mesure individuelle, à une perception exclusive, à des élucubrations mentales, non plus qu’à un seul aspect :
« Croyez-vous donc en une partie du Livre et rejetez-vous le reste ? » (Coran II, 85)
Le Prophète Muhammad (saws) a dit : «Personne ne parvient à une intelligence vraie du Qur’ân s’il n’y découvre de nombreux aspects (wujûh)». (rapporté par As-Suyûtî).

Pour ceux qui n’envisagent qu’un aspect du Livre et rejettent l’autre, la descente est cachée par leur nature individuelle opaque. C’est la descente qui n’atteint pas le cœur mais s’arrête à la gorge, selon l’expression du Prophète (saws). Or,
« Il s’agit de signes évidents, (ancrés) dans la poitrine de ceux à qui la Science a été donnée. Et seuls les injustes rejettent Nos signes (versets). » (Coran XXIX, 49)

Quant à celui auquel échoie la grâce de goûter à cette descente, Dieu dit à son propos :

«« L’Esprit fidèle est descendu avec lui (le coran) sur ton cœur “ (Coran XXVI, 193) C’est à ce dernier que la descente fait éprouver une douceur incommensurable qui excède toute jouissance. Lorsqu’il l’éprouve, il est (véritablement) celui sur qui est descendu le Coran toujours nouveau. La différence entre ces deux types de descente, c’est que, si le Coran descend sur le cœur, il apporte avec lui la compréhension : l’être en question a la connaissance de ce qu’il récite même s’il ignore la langue de la Révélation… il sait ce que ces mots signifient dans sa récitation et au moment même où il les récite. La station du Coran et sa demeure étant ce que nous disons, il en résulte que chacun trouve en lui ce à quoi il aspire. C’est pour cette raison que le shaykh Abû Madyan disait : l’aspirant (al-murîd) n’est véritablement tel que lorsqu’il trouve dans le Coran tout ce à quoi il aspire. Toute parole qui ne possède pas cette plénitude n’est pas réellement Coran. Lorsque le Coran, qui est un attribut divin -et l’attribut est inséparable de ce qu’il qualifie- descend sur le cœur, c’est donc Celui-là même dont le coran est la Parole qui descend avec lui. Dieu a dit que le cœur de son serviteur croyant Le contient (hadith qudsî)) : c’est en cette descente du Coran dans le cœur du croyant que consiste la descente divine dans le cœur […] Le serviteur dont le regard intérieur (al-basîra) est illuminé -celui qui est dirigé par une lumière de Son Seigneur (Coran XXXIX, 22)- celui-là obtient chaque fois qu’il récite un verset une compréhension nouvelle distincte de celle qu’il avait obtenue pendant la récitation précédente et de celle qu’il obtiendra pendant la récitation suivante. Dieu a répondu à la demande qu’il Lui a adressée en disant « ô mon Seigneur, augmente-moi en science ! (Coran XX, 114). Celui dont la compréhension est identique lors de deux récitations successives est perdant. Celui dont la compréhension est nouvelle à chaque récitation est gagnant. Quant à celui qui récite sans rien comprendre, que Dieu lui fasse miséricorde ! »(*)

En ce qui concerne certaines applications du Livre Saint, il faut connaître les circonstances de la révélation, les explications qu’en a donné le Prophète (saws) ainsi que la manière dont il les a appliqués. Après lui, on doit examiner l’usage qu’en ont fait les compagnons et leurs suivants. Il ne faut en effet pas oublier que les applications déduites de l’expression coranique ont jalonné un parcours contextuel de 23 années !

Enseignement du Coran : Tajwid

Le terme Tajwid puise ses racines dans le mot arabe Jawwada qui signifie : devenir meilleur, s’améliorer ; c’est l’art de réciter le Coran selon une rythmique précise -psalmodie- déterminée par trois paramètres : la prononciation, l’intonation et les modes de récitation. Le récitant doit amener son art à perfection dans l’obligation de retransmettre la Parole divine sans défectuosité et pour toucher le cœur des fidèles.

Wallâhu A’lam
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(*) (Ibn Arabi, Fut.,III, p. 128-129) Lire aussi “Un océan sans rivage, Ibn Arabi, le Livre et la Loi” de Michel Chodkiewicz, Editions Seuil.

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Calligraphie de noor deen : http://www.hajinoordeen.com

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