Le chercheur de Vérité
Selon un hadîth qudsî (sentence sainte) Dieu dit:
«Mon serviteur ne s’approche de Moi par rien de plus excellent que ce que Je lui ai mis à charge comme œuvres obligatoires. Et mon serviteur ne cesse de s’approcher de Moi par des œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime, et lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il perçoit, sa main par laquelle il saisit, et son pied avec lequel il marche. S’il me demande, Je lui accorderai certainement ce qu’il demande, et s’il cherche refuge en Moi, Je lui accorderai certainement Ma protection.»
Ce hadith est rapporté par Abû Hurayra qui faisait partie des gens de la banquette, les « ahl assufa » que l’on considère comme les premiers soufis, celui là même qui disait : « J’ai reçu de l’Envoyé de Dieu deux sciences : je vous ai retransmis la première, mais si je vous parlais de la seconde, vous me jetteriez des pierres. »
« Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par quelque chose de plus agréable à Mes yeux que par l’accomplissement de ce que Je lui ai prescrit… »
C’est le degré de la shari’a, première étape incontournable, fondement du cheminement. On peut rappeler pour commenter cela la sentence d’Ibn Ata’ Allah : « Courir après les oeuvres surérogatoires et négliger ce qui est obligatoire, c’est le signe que ton âme est encore dominée par l’orgueil et la passion. »
« …et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par des pratiques surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. »
C’est le degré de la lumière de la foi (iman). Par une expérience intérieure, l’amour grandit.
« Et lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, son regard par lequel il voit, sa main par laquelle il saisit, et son pied sur lequel il marche ; s’il me demande, assurément je l’exaucerai ; s’il cherche près de Moi asile, assurément Je le lui donnerai. »
C’est la station de l’excellence, l’ishan, le meilleur de la prédication, la station de ceux qui s’étant dépouillés d’eux-mêmes ont réalisé la vérité de l’Islam : les bien-aimés de Dieu, Ses amis… les proches de l’Envoyé (saws) . A ce propos, L’Envoyé de Dieu (saws), a dit à un de ses compagnons :
« - Je languis de rencontrer mes Proches…
Mais, Envoyé de Dieu, ne sommes nous pas tes proches ?
Vous, répondit-il, vous êtes mes compagnons…
Et qui sont donc tes proches ?
Ceux qui viendront à moi et qui croiront en moi, sans même m’avoir vu…. »
Telle est la quête itinérante du chercheur de Vérité
«…..Tel est celui qui la recherche ; il fait de sa quête
l’unique objet de ses regards. Puis dépouillant son âme
des défauts qu’il y trouve,….
Serviteur de Dieu en tous temps et en tous lieux
A ses obligations rituelles légales,
De son propre gré il en ajoute d’autres
Jusqu’à ce que la vérité soit son ouïe, sa vue,
Sa langue et sa parole et ses mains et ses pieds.
Il meurt avant sa mort pour vivre en son Seigneur
Puisqu’après cette mort se fait la migration suprême….
De la vérité, il voit l’Etre
Il le voit après lui et de quelque côté qu’il se tourne.
Dieu Seul était et rien autre avec Lui.
Il est maintenant comme Il était, dernier comme Premier
Essentiellement Un, il n’est rien hormis Lui,
L’Intérieur, l’Extérieur, (1)
Sans commencement et sans fin. Quoi que tu voies,
Tu vois Son Etre. Dans l’unification absolue,
En Lui n’est nulle réserve.
Comment l’Essence de Dieu serait-Elle enfermée sous un voile ?
Là le seul voile est Sa Lumière » (Cheikh Almad al-Alawï)
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(1) Deux Noms divins.

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