Volonté de concorde
L’entente de principe trouve son fondement dans l’hérédité spirituelle adamique commune à tous les hommes. (Coran VII, 172)
Pour ce qui des trois formes religieuses qualifiées de monothéisme abrahamique (judaïsme, christianisme et Islam), elle existe, comme l’appellation le laisse supposer, par le patriarche Abraham qui n’adorait pas « un » Dieu ou « son » Dieu, mais Dieu l’Unique, Le Seul, Le Même, qui, sous des aspects particuliers, est adoré par l’humanité entière.
Toute rencontre, pour être honnête et fructueuse, doit s’enraciner dans la fidélité à cette origine spirituelle commune. Il est fondamental de préserver une démarche universaliste qui a toujours été l’attitude du Prophète (saws). Il est important de rappeler que si celui-ci a eu pour Mission d’appeler à l’Islam, il n’a pas eu celle de l’imposer ; aussi, sans faire aucune concession, il a toujours privilégié le respect et l’accord sur l’essentiel entre les diverses communautés et les a protégées.
Pour ce qui est des deux dernières révélations qui vont être l’objet de cette catégorie, on rapporte que le Prophète Muhammad (saws) a dit : « Il n’y a personne qui soit plus proche de Jésus, fils de Marie, que moi dans ce monde et dans l’autre. »
Au delà des divergences, il est donc intéressant de réfléchir sur les points communs. (cliquez ici : (- ‘Issa (Jésus) et Maryam (Marie)). Quant aux différences, on prends soin d’éviter toute polémique… Tout est suspendu au vouloir divin. Dieu est le Donateur, le Seul Guide.
« Si Dieu l’avait voulu, Il aurait fait de vous une seule communauté. Mais Il a voulu vous éprouver par don qu’Il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. Tous vous retournerez à Dieu. Alors, Il vous éclairera au sujet de vos divergences « (Coran V, 48)
« Dites-leur : « Nous croyons à ce qu’on a fait descendre vers vous et à ce qu’on a fait descendre vers nous. Votre Divinité et la vôtre sont une, et nous lui sommes entièrement soumis » (XXIX, 46)
« Dis : « O Détenteurs de l’Ecriture ! Venez à un terme commun entre vous et nous ! à savoir que, comme vous, nous n’adorons que Dieu et ne Lui associons rien, que les uns et les autres nous ne prenons point de seigneurs en dehors de Dieu ! » s’ils tournent le dos, dites leurs : « Attestez que nous sommes soumis à Dieu » ( III, 64)
« …Dis-leur seulement : « Je crois à toutes les Ecritures révélées, j’ai reçu ordre de vous juger en toute équité. Dieu est notre Maître, comme Il est le vôtre. Nous aurons à assumer nos œuvres, comme vous assumerez les vôtres. Toute dispute en nous serait vaine. Dieu fera, un jour l’accord entre nous, car vers Lui tout doit faire retour. » (XLII, 15)
Diversité des formes
Sur le plan formel et théologique, chaque forme se démarque d’une autre par ses caractéristiques particulières. Les vérités partielles se repoussent. Pourtant, un carré et un triangle superposés, quelque soit par ailleurs leur déformation ou leur érosion, n’ ont-ils pas le même centre ?
Cependant, en tant que synthèse, la forme islamique a ceci de remarquable qu’on peut la comparer à une forme circulaire qui contient toutes les formes.
« Enfin, Nous avons fait descendre sur toi l’Ecrit dans le Vrai pour avérer ce qui était en cours des Ecritures, en l’englobant.. » (Coran V, 48)
Différents points de vue se rejoignent dans l’Unicité divine, exactement comme les rayons d’une roue rejoignent l’essieu. Les oppositions se résolvent dans leur réalité essentielle : La Vérité, Source et Centre, synthèse de toutes les perspectives.
« Dieu vous éclairera au sujet de vos divergences » est-il dit dans le Coran (V, 48).
La religion ne devrait pas être une habitude héritée. Malheureusement pour la plupart, elle s’assimile à un parti. Ainsi est-elle une exclusivité tribale, terreau favorable à toute idée préconçue et indéracinable. Comment se départir alors de son orgueil, et écouter la Parole divine sans l’entraver d’argumentations, sans adorer son idée plutôt que Dieu ? C’est pourtant l’attitude qu’il faudrait adopter pour en tirer le meilleur profit. De toutes choses, Dieu seul sait et fait ce qu’Il veut.
Imputer des erreurs au Coran, comme beaucoup le font, sous prétexte qu’il y voient des contradictions contrariant leur conviction, alors qu’il ne saurait y en avoir, c’est penser que Dieu saurait se méprendre. Or Dieu sait bien où, quand et comment placer Son Message. Les défauts n’existent qu’en nous, dans la limitation de notre champ de vision. L’obstacle est là, rien que là. Tant que nous voyons les choses de l’extérieur, il serait sain et profitable d’avouer notre indigence que de voir des défectuosités -qui ne relèvent que de cette indigence-, là où il ne saurait y en avoir.
« Vous argumentez sur ce dont vous avez connaissance. Pourquoi le faire sur ce dont vous n’avez nulle science ? C’est Dieu qui sait, vous ne savez pas » (Coran III,66)
« …Comment la connaissance pourrait-elle englober Celui que la pensée n’atteint pas, que la raison ne cerne pas, que l’esprit n’imagine pas, et dont la manière d’être échappe à la réflexion ! La plus savante des créatures à Son sujet, est celle qui reconnaît avec le plus de force son impuissance à saisir Sa grandeur …. » (Junayd)
A l’intérieur de Christianisme, quand St Jean Baptiste nie d’être Elie et que le Christ affirme le contraire -contradiction apparente qui se résout par la différence des rapports envisagés- (car Elie n’est pas seulement « Elie » mais aussi une famille spirituelle), sous prétexte que Dieu ne peut se contredire, un tel paradoxe serait exploité à fond s’il avait lieu entre deux religions. De même, nombreux concepts chrétiens sont incompatibles avec la Tradition juive. Ce qui justifie ces différences, c’est leur symbolisme spirituel, leur efficacité salvatrice. La Vérité qui est au-delà de la condition temporelle, se révèle dans le temps, sous des apparences adaptées, points d’appui, repères de salut et de méditation.
« Dieu efface et confirme ce qu’Il veut, la Mère du Livre est auprès de Lui. » (Coran XIII, 39)
- calligraphie haut de page, style coufique :« Il n’y a de dieu que Dieu, Muhammad est l’Envoyé de Dieu«
- calligraphie bas de page de Seddik, calligraphe : « point de contrainte en religion » (coran II, 256)

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