Les degrés de lecture du Livre Saint

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Page de Coran, versets de protection : CIX et CX

● Si c’est un profane qui le lit « tel le « critique » moderne, il n’y verra que « littérature », et tout ce qu’il pourra en retirer ne sera que cette sorte de connaissance toute verbale qui constitue l’érudition pure et simple, sans qu’il s’y ajoute la moindre compréhension réelle, fut-ce du sens le plus extérieur, puisqu’il ne sait pas et ne se demande même pas si ce qu’il lit est l’expression d’une vérité ; et c’est là le genre de savoir qu’on peut qualifier de « livresque » dans l’acceptation la plus rigoureuse de ce mot. »

● Celui qui fait partie de la tradition considérée, même s’il n’en perçoit que le côté extérieur, il y verra tout autre chose et « bien que sa compréhension soit encore bornée au seul sens littéral, ce qu’il y trouvera aura pour lui une valeur incomparablement plus grande que celle de l’érudition ; il en serait ainsi même au degré le plus bas, nous voulons dire dans le cas de celui qui, par incapacité de comprendre les vérités doctrinales, y chercherait simplement une règle de conduite, ce qui lui permettrait tout au moins de participer à la tradition dans la mesure de ses possibilités. »

● « Le cas de celui qui vise à s’assimiler aussi complètement que possible l’exotérisme de la doctrine, comme le fait par exemple le théologien, se situe à un niveau assurément très supérieur ; et pourtant ce n’est toujours que du sens littéral qu’il s’agit alors, et l’existence d’autres sens plus profonds peut n’être même pas soupçonnée. »

● Celui qui a quelque connaissance théorique des sens intérieurs « pourra à l’aide de certains commentaire ou autrement, commencer à percevoir la pluralité des sens contenus dans les textes sacrés, et, par suite, à discerner « l’esprit » caché sous la « lettre » : sa compréhension est donc d’un ordre bien plus profond et plus élevé que celle à laquelle peut prétendre le plus savant et le plus parfait des exotéristes. L’étude de ces textes pourra alors constituer une partie importante de la préparation doctrinale qui doit normalement précéder toute réalisation ; mais cependant, si celui qui s’y livre ne reçoit par ailleurs aucune initiation, il en restera toujours, quelques dispositions qu’il y apporte, à une connaissance exclusivement théorique, qu’une telle étude, par elle-même ne permet de dépasser en aucune façon »

Et il ne faut pas croire que les sens supérieurs s’opposent au sens littéral : une superposition de sens ne s’excluent pas : ils se complètent et s’harmonisent.

(*) Les notations en caractères italiques sont extraites de « Initiation et réalisation spirituelle », pp. 60-61, de René Guenon (cheikh Abdel Wahid Yayia) aux Editions traditionnelles.


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