Le Taçawwuf
►La double dimension
Calligraphie de Nabil Chami :
« Dis : Si la mer se faisait d’encre pour écrire le langage de mon Seigneur, elle s’y épuiserait, même si Nous en doublions l’étendue, avant que ne s’épuisât le langage » (Coran XVIII, 109)
De part les versets coraniques : « Il est l’Apparent et le Caché » (Coran LVII, 3) et de part ces paroles de l’Envoyé de Dieu à propos du Coran « jardin des connaissants » : « Il n’a pas été révélé un verset coranique qui n’ait pas un aspect extérieur (zahr) et un aspect intérieur. (batn) Chaque lettre a son sens défini (hadd) et chaque définition implique un lieu d’ascension (matla’)« .(Selon Abou ad-Darda , cité par Ibn Hibban dans son Sahih)
Il s’en suit que la Tradition islamique, comme toute tradition complète, se distingue par une double dimension, deux aspects indissociables qui se complètent et s’harmonisent, font partie du même fruit :
- Un aspect extérieur qui est le point de vue religieux, théologique, formel.
- Un aspect intérieur qui est le point de vue spirituel, métaphysique, essentiel.
intégrant pleinement nos deux « natures » à tous les degrés, et qui fait que le plus petit geste peut être aussi le plus haut.
▪ La dimension extérieure (horizontalité), c’est la grande route pour tous (beaucoup sont appelés) ; elle considère l’être dans son état individuel et lui assure les conditions les plus favorables dans cet état ; par une participation indirecte et symbolique -par les œuvres prescrites- aux vérités divines, elle vise à obtenir un état béatifique après la mort, ce que l’on nomme plus communément le « salut » ; c’est également le point d’appui et moyen de réalisation pour :
▪ La dimension intérieure (verticalité), aspect métaphysique qui se traduit par Al-Haqîqah, La Vérité essentielle. C’est le but à atteindre. Le sommet d’une montagne est unique ; la base, bien qu’étant une avec le sommet, n’en est pas moins multiple en ses points. Chaque chemin qui se situe entre la base et le sommet se désignent par Tarîqah (la Voie). Beaucoup moins nombreux sont ceux qui ont la capacité de l’emprunter et encore moins nombreux ceux qui l’empruntent jusqu’au bout (peu sont élus). Cette dimension conduit l’être au-delà de son individualité et même au-delà de tout état conditionné : la délivrance.
L’intérieur se distingue de l’extérieur au même titre que la contemplation directe des réalités spirituelles se distingue de l’observance des lois qui les traduisent dans l’ordre individuel en rapport avec un certain cycle de l’humanité.
►La dimension intérieure : Le taçawwuf (soufisme)
« Dieu fut content des croyants quand sous l’arbre ils te rendaient allégeance. Et Il savait ce qu’il y avait dans les coeurs. Il fit descendre en eux la sérénité (Sakinah) et les récompensa d’un succès prochain » (Coran, XLVIII, 18)
« Le soufisme, c’est que Dieu te fasse mourir à toi même et te donne vie en Lui » (Al -Jounayd)
Au tréfonds de lui même, alors que résonne encore l’interrogation du Mithâq, le pacte prééternel: » Ne suis-Je pas votre Seigneur ? »(Coran VII, 172), chaque être humain est, par nature, enclin à connaître Dieu, fin ultime et raison de la création.
Le « taçawwuf » ou soufisme, quintessence de la Tradition islamique en est le moyen correspondant au degré de l’excellence de la foi et du comportement (al-ihsân) qui, par la purification du cœur, conduit à la sincérité spirituelle (ikhlâs) permettant d’accueillir la Lumière divine, par laquelle on connaît, par laquelle on voit. «Et quiconque se purifie, ne se purifie que pour lui-même, et vers Allah est la Destination.» (Coran XXXV, 18) « Et Dieu guide vers Sa lumière qui Il veut » (Coran XXIV, 35 et ce hadith : « Craignez la perspicacité du croyant car il voit avec la lumière de Dieu »)
« Telle est la grâce de Dieu, Il la donne à qui Il veut. Et Dieu est Détenteur de la grâce immense » (Coran 57, 21)
La lumière étant une et indivisible, elle est seulement réfractée par les personnes et les choses. Les divisions sont donc illusoires. Le but de la religion et de la voie est de se souvenir, de prendre conscience, puis d’actualiser en son cœur cette vérité fondamentale. C’est le chemin de la loupiote qui retourne à sa source, du multiple à l’Un. Expérience « goûtée » par les saints, leur présence et leurs paroles sont illuminatrices. C’est pourquoi, Abul Qassim Nasrabâdî a dit du « Taçàwwuf » (qui est la sainteté islamique) :
« Le Taçàwwuf est signe et lumière.
Lumière issue de la Vérité pour conduire à la Vérité.
Signe de Lui menant à Lui. »
Le taçàwwuf, cœur de l’islam, Océan de Lumière est la voie de la Connaissance et de l’Amour.
Celui qui arrive au but, -le çûfi- après avoir mené le grand combat, dépouillé de son individualité (ego) et délivré de toutes les visions partielles et illusoires qui y sont attachées, prend vie en Dieu, et n’agit que par Lui ainsi qu’Il l’a dit :
« Mon Serviteur ne s’approche pas de Moi par quelque chose que J’aime davantage que par les actes que Je lui ai prescrits, Il ne cesse de s’approcher de Moi par les œuvres surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Et lorsque Je l’aime, Je suis son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, sa main par laquelle il saisit… » ( Hadith Qûdsi)
Le maître spirituel
« Le Seigneur a parlé à mon cœur :
» Celui qui cherche vraiment, c’est Moi qu’il trouve,
celui qui fait semblant, c’est lui-même qu’il trouve » » (Kharaqânî)
«O vous qui croyez! Craignez Allah, cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa cause. Peut-être serez-vous de ceux qui réussissent!» (Coran V, 35)
L’Unique Maître, c’est Dieu, il ne faut jamais l’oublier, Lumière des Cieux et de la terre. Il a déposé au cœur de Son Messager, le Coran sublime, une lumière éclatante. Ce dépôt sacré se transmet de génération en génération au cœur de Ses Serviteurs fidèles. (Coran, XLII, 52) Le Maître spirituel n’est que le dépositaire de cette Lumière. C’est par Elle qu’il voit, c’est par Elle qu’il guide. C’est par cet guidance -le maître ne faisant qu’actualiser le maître intérieur du disciple- que l’aspirant (mourid) va pouvoir, en parfaite conformité avec le Coran ( *) et la Sunna, dans toutes ses significations, ses stations, ses buts, et ses fruits, développer les possibilités qu’il porte en lui, qu’il va véritablement vivre la Paix de l’Islam en sa plénitude.
La Voie, ou méthode de direction spirituelle, requière un rite d’initiation correspondant au pacte de hudaybiya qui est le Pacte remontant au Prophète et qui se perpétue en une chaîne (silsilah) ininterrompue jusqu’à aujourd’hui. Elle consiste dans la transmission d’un influx spirituel (barakah), celle-ci ne pouvant s’effectuer que par un représentant authentique de la « chaîne » spirituelle se rattachant au Prophète, premier maître :
« ceux qui te font allégeance ne le font qu’à Dieu : c’est la main de Dieu qui se pose sur les leurs... » (Coran XLVIII, 10 et 18)
Flambeau auquel on s’allume, la présence du Maître est fondamentale.
(*) « le soufisme s’appuie sur le Coran qui englobe la connaissance divine, le dépouillement des âmes, l’illumination des cœurs et la purification par l’acquisition des caractères nobles et l’effacement des caractères vils » (Ibn Djuzay).
Le disciple
« Toute chose périt sauf Sa Face » (Coran XXVIII, 88)
Le mataçawuf, disciple de la Voie, est celui qui ne recherche rien, que la Face de Dieu (Waj Allah). Il ne désire aucune récompense que Sa Face. C’est une tension de retour à l’état d’innocence dans l’adoration de Dieu en son sens plénier.
Constamment préoccupé par la sincérité et la pureté de son intention, son cœur s’apaise au souvenir de Dieu. (Coran VII, 205) Il fait de l’invocation et de la remémoration d’Allah (dhikr), le moteur de sa vie.
Il ne se retire pas du monde, là où Dieu l’a mis, dans son quotidien même le plus ordinaire, il est attentif à chaque instant que Dieu lui donne, scrutant ses défauts, s’efforçant de renoncer à sa volonté individuelle et dépensant tous ses efforts pour la vie spirituelle. Il tend à faire partie de ces
« hommes que nulle affaire, nul commerce ne distraient du Rappel de Dieu, de l’accomplissement de la prière, du versement de la purification, et qui redoutent le jour où se révulseront les regards et les cœurs. » (Coran XXIV, 37)
Celui qui suit une direction spirituelle ne saurait s’affranchir des prescriptions religieuses. Il doit même scrupuleusement les observer.(*) La Voie n’est ni un échappatoire ni un support d’émotions destinée à dissoudre dans un horizon abstrait les obligations religieuses. La Voie, c’est la porte étroite.
« La loi n’est pas le vêtement ou le symbole d’une vérité cachée qu’on ne pourrait atteindre que par la transgression. Elle est Vérité : elle s’impose donc absolument et jusqu’au dernier iota au ârif bi-llâh (connaissant par Dieu)..comme au commun des croyants ». (*)
Elle va simplement être intériorisée, transposée dans un ordre plus profond .
Le soufisme apparaît ainsi comme le nectar de la Prédication, les soufis comme les précurseurs (Coran IX, 100), les rapprochés (Coran LVI, 11), les glorifiés (Coran IX, 88), ceux qui ont le triomphe grandiose (Coran IX, 72), de boire le lait quand d’autres ne gouttent qu’au beurre. Le soufisme s’alimente à la Source. Il est le moteur qui fait mouvoir l’automobile.
La relation entre l’extérieur (l’exotérisme) et l’intérieur (l’ésotérisme) est semblable à celle qui existe entre le corps et l’esprit ; sans esprit, le corps est vidé de son sens, de sa source vive ; sans corps, l’esprit est insaisissable et est pure abstraction. » Dieu a dit : « Il n’y a de prière qu’avec le cœur » mais c’est en se courbant et en se prosternant qu’on en retire le fruit. Un arbre ne pousse pas si on ne sème que l’amande du noyau. Forme et sens sont indivisiblement unis.
La Voie n’abolit pas la Loi mais au contraire l’accomplit dans sa plus profonde et haute signification. Elle la pénètre et en développe les possibilités jusqu’à leur ultime réalisation. On ne peut les séparer sans rompre l’harmonie. Quand un édifice est construit en supprime-t-on les fondations ?
Le Prophète a dit : « La Loi est Ma parole, la Voie sont Mes actes, la réalité essentielle est Mon état spirituel ». La loi consiste à L’adorer, la voie à se diriger vers lui, la Réalité essentielle à Le contempler et Le voir. La loi est un ensemble de paroles, la voie un ensemble d’actions (efforts), la réalité essentielle un ensemble de vertus et de saveurs spirituelles. Ces trois catégories hiérarchisent également les êtres selon les stations qu’ils occupent. (XXXV, 32). La plupart des croyants ne retiennent de la loi que son aspect extérieur ; l’élite observe la loi tout en cheminant à travers la voie par un effort constant d’élévation de l’âme et de purification du cœur ; l’élite suprême observe la loi et intègre les étapes intérieures de la voie pour recevoir les lumières de la réalité essentielle des choses. Ils ont recouverts les Attributs du Prophète. Ces trois degrés correspondent également à :
▪ l’islam, la soumission ou le respect de la forme des choses : l’écorce.
▪ l’iman, la foi ou la compréhension du contenu : l’amande
▪ l’ishan, l’excellence ou la conscience de la Présence divine : l’huile essentielle.
Ou si l’on prend l’exemple du cercle : la circonférence, le rayon et le centre.
(*)Un maître a comparé le respect des prescriptions de la Loi Divine à la cire d’un bouchon qui empêche le liquide de se répandre hors de la bouteille. Un récipient peut être rempli d’eau, mais si le fond est éventré tout le liquide va s’en échapper : on aura beau essayer de le remplir à nouveau, rien ne pourra se conserver. Cette image illustre la situation du disciple qui se dispenserait des obligations légales.
(*) Un océan sans rivage, Michel Chodkiewwicz, p, 80
Hostilité au taçàwwuf
« O toi qui ne comprends pas mes paroles, pourquoi parles-tu contre moi ?
De l’Esprit tu es dépourvu,
Ignorant de la divinité
Si tu connaissais mon état,
Tu confesserais mon excellence
Et me verrais parmi les hommes
Tel un soleil illuminant la création
Mon Seigneur a exaucé ma prière
Et comblé mes besoins, Guide et Donateur à la fois.
Après m’avoir conduit, Il m’a donné
Une robe de sa béatitude
Et apaisé ma soif à une coupe rare
Dont le breuvage est plus précieux qu’un Elixir ;
Il m’a exalté dans l’éminence d’un état
Plus élevé que les pléiades… (Sheikh Ahmad al-Alawi : Diwân)
Les détracteurs du soufisme répètent inlassablement que l’Islam n’est rien d’autre que la Charia et la Sunna. Tous les musulmans sont d’accord là dessus sauf que la charia et la sunna, science unique, regroupe deux réalités indissociables, lesquelles incitent aux actions intérieures et extérieures. On ne peut isoler un aspect d’un autre comme on ne peut considérer la paume de la main étrangère à la main. De même, lorsqu’on creuse la terre et qu’on y trouve de l’eau, l’eau n’est pas un ajout. Dieu a dit qu’Il nous « a comblé de ses bienfaits apparents et cachés »(Coran XXXI, 20), de même que Dieu est « l‘Intérieur » et « l’extérieur » (deux Noms divins) « l’Apparent et le caché» (Coran LVII, 3)
Les bienfaits apparents résultent de ce que Dieu accorde aux membres extérieurs comme grâce dans les actes de dévotion ; les bienfaits cachés de ce qu’Il accorde au cœur dans ses différents états.
Ce n’est pas parce que le mot « soufisme » n’était pas en usage aux premiers temps de l’Islam que sa Réalité était absente. Au contraire, quand une chose est entièrement vécue par tous, on n’a pas besoin de la désigner. Ce n’est que « lorsque la mondanité se répandit et que les hommes devinrent de plus en plus dépendants des attaches de cette vie, ceux qui se consacrèrent à l’adoration de Dieu se distinguèrent des autres par l’appellation de soufis » (Muqaddimah, chap XI) alors qu’ « au temps des compagnons du Prophète et de ses successeurs immédiats, ce nom n’existait pas mais sa réalité était en chacun » (Kashf al-Mahjûb, chap. III).
Les mots « An-Nahw » (grammaire), « Al-Fiqh » (la jurisprudence) et « Al-Mantiq » (la logique) n’existaient pas non plus. Tout était un, ce n’est que progressivement que les disciplines se sont nommées. Et toutes font parties de l’Unique.
La connaissance -et tel est le taçàwwuf- ne peut jamais s’opposer aux préceptes religieux puisqu’ elle les vivifie. C’est par cette vivification, que la religion trouve sa justification. La coque d’une amande n’a de sens que par rapport à l’amande.
On est naturellement porté à suspecter puis à nier, parfois de façon véhémente, ce qui nous échappe. La nature orgueilleuse et envieuse accepte mal de ne pas comprendre ce que d’autres ont compris sauf qu’il ne s’agit plus de compréhension mentale, là où Dieu dit : « L’Ame relève de l’ordre de mon Seigneur » (Coran XVII, 85). Il ne faut pas oublier que les Elus sont aussi les plus humbles, les seuls qui le soient vraiment.
Quand on a quelque lumière, on reconnaît la lumière, toutes paroles fallacieuses ne sont alors que nuages qui passent… (Le Prophète n’a-t-il pas dit que viendront des gens dont la compréhension du Coran s’arrêtera à la gorge ?) Dénigrer ceux qui savent, par Allah, parce qu’on n’y a pas accès, c’est ignorer que cela ne dépend que de Sa Volonté. C’est, sans s’en douter, dénigrer par la même l’Envoyé de Dieu. Le Prophète a dit : « La connaissance intérieure est un des secrets d’Allah. C’est de la sagesse issue du Trésor de Sa sagesse qu’Il verse dans le cœur de celui qu’Il veut d’entre Ses serviteurs » (Suyûti Al-jâmi aç çaghîr). Et l’on sait bien que le Prophète est l’Islam vécu dans toutes ses dimensions !
On n’est pas tous, dès cette vie, destinés au sommet de la sainteté laquelle a de nombreux degrés. Pour beaucoup, le bandeau ne sera enlevé qu’après la mort corporelle (Coran L,22). Le plus important n’est-il pas de faire partie du même équipage et d’être embarqués sur la même arche ? On ne peut pas tous être Amiral, il faut des contre-amiraux, des vice-amiraux, des amiraux d’escadre mais aussi des moussaillons. A chacun est demandé la perfection selon sa capacité. Dès cette vie ou dans l’autre, le principal est de rejoindre la rive. « Tous doivent nous faire retour ».
Ceci dit, on ne peut pas se voiler la face : les égarés sont partout, des simples croyants jusqu’à ceux qui prétendent suivre la Voie, en passant par les théologiens et tous ceux qui superposent orgueilleusement leur idée à la Réalité divine (Y aurait-il du toc sans or véritable ?). Par exemple, le maître cheikh Alawi a affirmé « l’existence de nombreux intrus parmi les soufis -il n’y en a que trop qui méritent d’être blâmés- » et a rétorqué à son opposant : « si tu avais concentré sur eux tes critiques, personne n’aurait pu te le reprocher. Tu aurais eu, en outre, une bonne action à ton actif et tu nous aurais rendu un service personnel en même temps. Ce qui nous a offensés, c’est ta diffamation de la voie des Gens dans son ensemble et le mal que tu as dit de ses hommes, sans faire aucune exception » en ajoutant que certaines citations des plus hautes autorités religieuses en faveur des Gens de la Voie auraient dû l’obliger à considérer ses frères, les soufis, « comme des membres de la communauté des vrais croyants dont nous sommes tenus, l’un et l’autre, de respecter chaque personne.
Références_________________________________________________________
« Ne chasse pas ceux qui invoquent leur Seigneur soir et matin parce qu’ils veulent Sa Face. Dresser leur compte ne t’incombe pas plus qu’à eux de dresser le tien. Aussi les chargerais-tu, qu’entre tous, tu serais inique » (Coran VI, 52)
« Quiconque sera hostile à l’un de Mes élus, Je lui déclarerai la guerre » (Hadith Qûtsi rapporté par Al-Bokhari)
« Celui qui considère les états des saints perpétuellement avec Dieu comme en contradiction avec la Sharia, c’est comme s’ils pensaient …. que l’eau de l’Euphrate est contraire à l’eau d’une cruche ; ou encore que l’eau de roses est autre que la rose ou l’huile d’amandes autre que l’amande. Celui-ci peut prétendre que les amandes sont séparées les unes des autres ; on peut les compter ; quand on les réunit dans le creux de la main, et qu’on les remue, elles font un bruit et un cliquetis. Dans l’huile d’amandes, ces caractéristiques n’existent plus…
« Celui qui les as vus M’a vu. Et celui qui s’attaque à eux, c’est à Moi qu’il s’attaque. Celui qui les choisit, c’est Moi qu’il a choisi, Leur amitié pour eux est l’amitié pour Moi. L’hostilité envers eux est l’hostilité envers Moi »
« La vie réelle appartient au Saint qui est soutenu par Dieu et qui est le vicaire de Dieu dans le ciel et sur la terre. Et tout le reste des créatures sont vivants par le reflet de sa lumière. La vie pour elle est un emprunt, comme la chaleur et la couleur rouge sont empruntées par le fer au feu »
(Extraits de Maître et disciple de Sultân Valad)
« Sachez qu’après la mort de l’Envoyé de Dieu, les plus éminents d’entre les Musulmans ne furent point connus sous d’autre nom propre que sous celui de » Compagnons du Prophète « , attendu qu’il n’y avait aucune distinction qui fut au-dessus de celle-là. : on les appela donc » Compagnons » (Sahaba).
Lorsque la seconde génération fût mêlée avec eux, on nomma » Suivants » (Tâbi’ûn) ceux qui avaient vécu en société avec les Compagnons (Sahaba), et il n’y eut point de dénomination plus honorable que celle-là.
Ensuite, ceux qui vinrent après eux, furent appelés » Suivants des Suivants » (Tâbi Tâbi’ûn).
Plus tard, on se partagea en diverses catégories ; il se forma des classes d’hommes éloignés les unes des autres, et l’on donna le nom de » Zâhid » (Ascètes) et » ‘Âbid » (Serviteurs) à ceux qui se distinguaient par leur zèle dans les exercices de la religion.
Après cela vinrent les doctrines nouvelles ; les sectes rivalisèrent entre elles, et chaque secte prétendit avoir ses Ascètes. Alors, parmi ceux qui faisaient profession d’attachement à la Sunnah, les hommes qui se tenaient à tout instant en la présence de Dieu, et qui veillaient sur leurs coeurs pour ne se laisser jamais aller au relâchement, furent distingués par le nom de Tasawwuf (Soufisme). Ces personnages vénérables furent connus sous cette dénomination (Sûfî), dès avant la fin du second siècle de l’hégire.«
(Ar Risalah Qushayriyyah de l’Imam al Qushayri Cité par Abd-Ar Rahman Al Jami dans « Les Haleines de la familiarité »)

Vous pouvez laisser une réponse.
Assalam aleykum,
Livre à lire afin de faire tomber tous les préjugés, calmonies et j’en passe, sur le soufisme :
http://www.iqrashop.com/Lettre_ouverte_a_celui_qui_critique_le_soufisme-Ahmad_Al_Alawi-Livre_livres-Mystique_Soufisme-1869-.html
Ainsi qu’un traité de soufisme :
Sagesse céleste Traité de soufisme
Les Mawâdd al-ghaythiyya l-nâshi’a ‘an al-hikam al-ghawthiyya Cheikh Ahmad Al Alawî
sont l’oeuvre la plus volumineuse du cheikh al-‘Alawî et constituent un authentique traité de soufisme contemporain.
http://www.livres-islamiques.com/islam-librairie-musulmane/Spiritualite/Sagesse-celeste-Traite-de-soufisme-Cheikh-Al-Alawi/Fiche-produit-detaillee.html
Extraits :
http://aslama.com/bibliotheque/ouvrages/lettre_ouverte_a_celui_qui_critique_le_soufisme/page01.php
As-Salamou ‘Alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou,
Merci encore pour ces références, utiles pour le lecteur et qui viennent bien compléter le présent article sur l’hostilité au taçawwuf.
Qu’Allah illumine votre coeur. Amine.