Perpétuellement en prière
Seigneur, devant toi me voici prosterné,
incliné devant ton infinie bonté,
dans cette oraison en vers je Te supplie :
Donne-moi, Seigneur, le sens de la beauté !
Seigneur, devant Toi me voici prosterné.
(Musa Casim Catic)
Quand la terre devient lumière!
Le Prophète (saws) a dit que la prière, « fraîcheur de ses yeux » était la « moelle » de l’adoration.
« La moelle d’une chose, c’est son essence. La prière est la moelle parce que celui qui supplie renonce à s’attribuer quelque puissance ou quelque capacité que ce soit et reconnaît que tout appartient à Dieu et à Lui seul. » (1) Par ce constat d’impuissance, on se rapproche :
« Prosterne toi et approche toi »
(Coran 96, 19)
La proximité se réalise dans le point le plus bas : front à terre… cette terre humble par essence, mouvement de la terre qui retourne à la terre.
Renoncer à la domination de son âme égotique (nafs) et faire de son corps le lieu de la servitude, c’est ensemencer. Ghazali dit au sujet de Jésus (as) :
« Quand Jésus a demandé au peuple d’Israël où poussait le blé.—Dans la terre, ont-ils répondu.—-En Vérité, dit-il, je vous le dis la sagesse ne pousse que dans un cœur semblable à la terre »
Si la prière formelle a un commencement et une fin, -elle débute par le takbir et prend fin par le salam- l’âme de la prière est inconditionnée et infinie (3) ; quand elle a « prise » sur le cœur, elle n’a ni commencement ni fin ; la vie entière est prière… jusque dans le sommeil ainsi que l’a signifié le Prophète (saws) à son épouse Aisha (ra) :
« mes yeux dorment mais mon cœur veille ».
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(1) Abd al-Khaliq al-Shabrawi.
(2) Le Livre du Dedans, Rûmi.

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