Fiabilité coranique
Rare copie de Coran Moravide
Force est de constater aujourd’hui que parmi les Ecritures, seul le Coran nous est retransmis dans son intégralité et dans son texte originel. La raison en est simple : il a été rédigé du vivant même de son Messager et approuvé par lui, fait unique dans l’histoire des Révélations.
«C’est nous, en revanche, qui faisons descendre le Rappel, aussi bien que Nous en assurons la garde » (XV, 9)
à la différence des écritures anciennes dont la garde avait été confié aux prêtres (V,44)
L’importance que le Prophète (saws) a accordé à la conservation du Coran trouve son appui dans les premières révélations qui lui ont été adressées. Celles-ci font l’éloge du « calame », cet instrument telle que la plume, qui permet de transcrire le Message à l’image du calame divin qui en est l’Archétype. (XCVI, 1-5 et LXVIII, 1-4)
Au fur et à mesure de la Révélation qui s’est échelonnée sur 21 ans, ponctuant les événements, les versets coraniques étaient simultanément, et fixés dans la mémoire et l’être même du Prophète et de ses disciples et consignés par des scribes sur des morceaux de cuir, tablettes de bois, parchemin… A la mort de Muhammad (saws), le Coran se trouva ainsi fixé oralement et par écrit.
Cependant, la communauté s’élargissant de jour en jour, par des peuples dont la langue n’était pas l’arabe, la nécessité d’un recueil se fit sentir pour consolider la cohésion communautaire par un texte qui garderait toute sa pureté d’origine. Cette tâche fut entreprise :
«Une première commission désignée par le Calife Abou Bakr -présidé par Zeid Ben Thabet, le même qui était secrétaire du vivant du Prophète- fit le premier classement écrit du Coran. [...] La méthode suivie était simple mais rigoureuse : ils savaient le Coran par cœur, et dans l’ordre même où ils l’avaient appris, en compagnie et sous la direction du Prophète. S’il y avait une variante, pour lever le doute à son sujet, ils consultaient les pièces sur lesquelles avaient été consigné les versets lors de la Révélation.
Sans se satisfaire de ces précautions déjà remarquables, zeid et Omar allaient par surcroît, à la porte de la Mosquée de Médine et là, ils recevaient les témoignages des autres compagnons en confirmation de la version arrêtée par la commission elle-même. Mais ces travaux avaient fixé le texte coranique avec des variantes de prononciation dues aux dialectes usuel de l’Arabie pré-islamique.
Cependant, Othman, le troisième calife ne voudra plus de ces variantes et ordonna qu’une seule et unique version soit rédigée dans la langue de Koreich.
La deuxième commission, présidée encore par Zeid, sera chargée de cette nouvelle entreprise. Elle a cette fois-ci eu pour mission de fixer définitivement le texte coranique dans une seule langue, afin que la diversité dialectale ne soit pas cause d’inharmonie dans la communauté musulmane »(1)
Le Coran a le privilège exceptionnel de n’avoir subi aucune altération depuis quatorze siècles se transmettant ainsi de génération en génération dans une seule et unique forme.
En ce qui concerne les traductions, il est prudent de prendre quelque distance à l’égard des traductions anciennes : non contrôlées et effectuées par des individus le plus souvent mal intentionnés, elles ressemblent plus à des interprétations tendancieuses et inexactes. Même bien intentionné, on ne peut jamais véritablement traduire le Coran ; c’est pourquoi les traducteurs intègrent préfèrent intituler leur traduction : « essai de traduction ». Une langue moderne ne peut pas rendre toute la profondeur et les nuances d’une langue sacrée. Ceci dit, Dieu fait comprendre à qui Il veut, ce qu’Il veut, par les moyens qu’Il veut.
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(1) Malek Bennabi. Voir aussi le professeur Hamidullah dans la préface de sa traduction du Coran.

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