Islamophobie ou la peur de l’Islam
L’islamophobie renvoie l’image du musulman fanatique et haineux, dissimulant en réalité sa propre haine issue d’une peur inavouée. Le monde moderne régit par les puissants a peur de l’Islam.
Ce monde «… fondé sur le rejet de tout principe transcendant et de toute alliance sacrée de nature à lui conférer une légitimité qui la rattacherait à l’ordre principiel», n’a pas peur des remous qui secouent la « ummah » -donnant de l’eau à son moulin, il s’en réjouit et s’en régale-, mais « parce qu’il se nourrit d’illusions, il a peur d’une réalité dont l’essence est divine ; parce qu’il a négligé le Dépôt de confiance (amâna) que Dieu a confié à l’homme, il a peur de voir que celui-ci ne maîtrise plus son destin ; parce qu’il a trahi les alliances traditionnelles, il a peur d’être sanctionné et châtié. Telles sont les raisons profondes, en grande partie mal perçues, qui explique sa peur de l’islâm », et ce d’autant qu’il ne peut manquer de constater que tout va mal, « que la voie du modernisme et du « progrès » proclamé l’a mené à une impasse.… », que les choses lui échappent dans une instabilité toujours plus grande. Sa course au « progrès » dans un sens uniquement matériel, totalement voué à ce monde, si exaltante à première vue, n’a pas tenu ses promesses : l’assoiffé n’y est jamais désaltéré, et, pour la prospérité d’un petit nombre, elle commet les pires iniquités détournant et renversant ce qu’il y a de plus sacré ; ce déséquilibre ne peut que le mener fatalement au chaos. Pressentant sa fin, – l’Islam est pour lui comme un miroir qui le renvoie à sa chute- et ne pouvant l’admettre, il y reflète sa propre image se confortant à penser qu’elle appartient au miroir ! Ce déni lui donne un alibi pour combattre « l’ennemi » et justifier la force brutale à son encontre.
On explique trop souvent la peur de l’Islam « par des raisons subalternes, accompagnées d’amalgames commodes. On évoque le terrorisme et l’ « arme du pétrole » qui visent avant tout le monde arabe. Rappelons au passage que la tradition islamique ne peut être assimilée à ce dernier. Assurément arabe par la langue de la révélation et la constitution humaine du Prophète (saws), elle n’est nullement solidaire de ce que l’on appelle communément la civilisation « arabo-islamique ». Sa vocation universelle implique une certaine indépendance à l’égard des limitations inhérentes à son milieu ethnique originel [...]
Si les craintes de l’Occident n’avaient pas de causes autrement plus profondes, il aurait tôt fait de se rassurer et non sans raison. Les moyens visibles d’une guerre qui se prétend « sainte », mais qui a peu en commun avec le « jihâd » véritable, peuvent toujours être combattus par des moyens du même ordre. L’Occident dispose de la force et d’une organisation suffisante pour circonscrire ce qui s’oppose à lui, à défaut de pouvoir l’éradiquer complètement. » [1]
La vérité de fond, c’est que l’islam dont la fonction d’ultime Révélation est de préserver tout ce qui subsiste de Sacré est le dernier rempart contre l’esprit Malin. Le Malin ne peut l’admettre.
« Les musulmans sont dans une situation de guerre par le simple fait qu’ils existent. Ils sont considérés comme des fanatiques parce qu’ils sont musulmans et que leur foi en Allâh est plus forte que toutes les autres croyances, que celles-ci soient véridiques et traditionnelles ou bien mensongères et profanes. Ce qu’on leur reproche en réalité, c’est leur sincérité et leur fidélité à l’alliance divine contre laquelle le modernisme s’est érigé et insurgé. »
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[1] Passages entre guillemets et en couleur : Charles-André Gilis, extraits de L’intégrité islamique ni intégrisme ni intégration, Editions Albouraq

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